La Cnam (Caisse nationale d’assurance maladie) s’est engagée dans une forte sensibilisation pour lutter contre la lombalgie dont subissent bon nombre de salariés, occasionnant inévitablement d’exorbitants arrêts maladie. Lancée en début novembre, la campagne cible les employeurs en visant les conditions de travail dans lesquels les employés évoluent, principale source de cette pathologie.

Une dizaine de millions de journées de travail et un milliard d'euros de dépenses, ce sont les répercussions, sur l'entreprise, de la lombalgie que subissent actuellement plusieurs salariés. D'autant plus que cet état douloureux au niveau du rachis lombaire sévit de plus en plus du fait de l'extension de l'âge de la retraite. Sans parler de l'attitude fataliste de ceux qui sont confrontés à la maladie, ce qui empêche leur nombre de diminuer.
La nouvelle campagne à laquelle s'est engagée la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), intitulée « Faites du bien à votre entreprise, agissez contre le mal de dos », arrive au bon moment. Elle s'adresse cette fois-ci aux pourvoyeurs d'emploi, les enjoignant à revoir le bien-être au travail des employés.
Les employeurs, victimes de la lombalgie autant que les employés
La lombalgie est une pathologie courante chez les salariés. Il s'agit d'une douleur intense, dans la plupart des cas, au niveau du dos. Généralement occasionnée par des conditions de travail médiocres, elle est alors qualifiée de maladie professionnelle et mérite une durée d'arrêt ainsi qu'une couverture assez conséquente. Comme le souligne le dirigeant de la Cnam, Nicolas Revel, en ces termes :
« Le mal de dos représente 30 % des arrêts de travail allant au-delà de six mois. Et la durée moyenne des arrêts pour lombalgie, déclarés en accident du travail, est de deux mois ».
Il va sans dire qu'elle coûte cher aux entreprises. L'an dernier, ces dernières ont été confrontées à un coût direct d'un milliard d'euros. Et l'on ne cite pas encore les 12,2 millions de jours de travail gâchés, à cause des arrêts maladie (une perte de 57 000 emplois à temps plein). Ce n'est pourtant pas près de s'arrêter, à en croire les propos de la directrice des Risques professionnels de la Caisse, Dr Marine Jeantet. Elle qualifie la lombalgie comme étant :
« Des maux dont le nombre ne faiblit pas ».
Le vieillissement de la population active est pour beaucoup dans cette situation. Et la mise en œuvre de solutions d'adaptations, d'un programme spécifique, l'octroi d'aides financières, etc. n'arrivent pas à changer grand-chose. Au Dr Jeantet d'expliquer :
« Beaucoup d'employeurs sont encore fatalistes à l'égard de cette pathologie ».
Un nouveau volet de la lutte contre la lombalgie
L'enjeu de la campagne de la Caisse d'assurance maladie, lancée le mardi 6 novembre dernier, est de réduire le nombre des salariés subissant une lombalgie, voire venir à bout de ces maux. D'où vient d'ailleurs sa devise « Faites du bien à votre entreprise, agissez contre le mal de dos ». À travers cette sensibilisation, l'organisme invite les employeurs à améliorer les conditions de travail de leurs collaborateurs.
Il s'avère en effet que la qualité de vie de ces derniers au niveau professionnel joue un rôle dans l'atténuation des symptômes de la lombalgie, et ainsi dans la diminution du nombre et de la durée des arrêts maladie y afférents.
Toujours est-il que la clé d'un bon rétablissement est la mobilité. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'une autre campagne a été organisée l'année dernière. Son thème « Mal de dos, le bon traitement c'est le mouvement » s'adressait alors aux salariés, le message suggérant les patients de réduire leur temps de pause.
Au professeur Audrey Petit, spécialiste en rhumatologie au CHU d'Angers, d'expliquer :
« Au bout de quatre semaines, dans la très grande majorité des cas, le symptôme de lombalgie a disparu. Pour un lumbago, sa forme la plus aiguë, la bonne pratique consiste en un arrêt de trois à cinq jours, et à revoir le patient ».