Avec l’imminente mise en vigueur de la dernière réforme formulée l’année dernière, les « honoraires de dispensation » sont revenus au cœur des actualités. Cette fois, ce dispositif attire la curiosité quant à ses impacts. Et il s’avère que certains analystes sont parvenus à la conclusion que ce sont les patients qui auront à payer le prix fort face à ce changement.

Certaines mutuelles ne prendront pas en charge la hausse des honoraires de dispensation

Dès la rentrée 20019, la réforme votée en 2017 prévoit une hausse des tarifs en ce qui concerne « l'honoraire de dispensation ». Celui qui permet, en occurrence, de compenser la baisse des prix des médicaments.

Ce dispositif est certes bénéfique pour les pharmaciens qui sont les principaux concernés, mais avec un peu de recul, certains organismes comme la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) y voient certains inconvénients qui pourraient avoir des impacts négatifs pour les patients. Ces derniers devront en effet s'attendre à payer de leur poche la différence de prix qui en découlera, si auparavant, ils pouvaient compter sur la Sécurité sociale et les complémentaires santé.

Ce qui est actuellement

Depuis son instauration en 2015, l'honoraire de dispensation permet aux pharmaciens d'être rémunéré à la boîte vendue, non plus en fonction du coût des médicaments. À condition bien sûr qu'ils arrivent à écouler à hauteur de 85% des produits de substitution de génériques.


Ainsi, un an après, leur tarif a été fixé à 1,02 euro. Et afin de protéger les consommateurs des éventuelles répercussions sur les prix des médications, certaines mesures ont été également adoptées en accompagnement :

  • La prise en charge à hauteur de 65% par l'Assurance maladie ;
  • L'endossement du reste à charge par les complémentaires santé.

Ce qui implique que professionnels pharmaceutiques et patients s'en sortent gagnant. Seulement, une nouvelle réforme a été votée l'année dernière. Celle qui entrera en vigueur dès 1er janvier 2019.

Ce qui va changer

La réforme de 2017 n'est autre qu'une convention visant à modifier l'économie de l'officine. Celle qui prévoit certaines hausses de l'honoraire de dispensation en l'échelonnant en différentes catégories :

  • 0,5 euro en 2019 et 2020 pour toute ordonnance ;
  • 0,5 euro en 2019 et 1 euro 2020 pour toute ordonnance complexe ;
  • 2 euros en 2019 et 3,5 euros en 2020 pour les médicaments spécifiques ;
  • 0,5 euro en 2019 et 1,55 euro en 2020.

Tout cela pour dire que les tarifs seront revus à la hausse d'autant plus qu'ils sont cumulables entre eux et qu'ils viendront s'ajouter à une honoraire à la boîte de 1 euro.

En étudiant de près ses changements, les observateurs sont persuadés quant à la hausse des prix de certains médicaments comme les sirops pour la toux ou encore les somnifères ainsi que beaucoup d'autres.

Ces coûts seront évidemment pris en charge par l'Assurance maladie, la situation pourrait changer en ce qui concerne les mutuelles si l'on croit Philippe Gaertner, président de la FSPF :

L'Assurance maladie nous l'a confirmé […] si leurs contrats ne prévoient pas de rembourser les médicaments à 15 % ou 30 %, les complémentaires santé ne participeront pas aux honoraires du pharmacien.

Certains patients auront donc à régler par leur propre moyen la différence. Voilà pourquoi, à partir de la rentrée, comparer mutuelles santés est plus que nécessaire afin de découvrir les établissements disponibles à couvrir ce type de dépense supplémentaire.