D’une manière générale, l’Assurance maladie prend en charge une partie ou la totalité des médicaments achetés sous prescription. En Suisse, les conditions à respecter sont plus précises pour que l’achat soit remboursé. Toujours est-il que les assureurs du pays assistent actuellement à une explosion de leurs charges concernant ce type de couverture. Un rapport a été dressé par le leader du secteur, Helsana, afin de mieux comprendre ce qui se passe.

Une étude menée tout récemment par Helsana, une compagnie d'assurance suisse spécialisée dans l'assurance maladie, a révélé que les coûts de la santé continuent de progresser dans le pays en dépit des efforts effectués. La hausse des dépenses liées à l'achat de médicaments, dont la plupart se font en pharmacie, pourrait en être la principale cause.
Il s'avère en effet que les Suisses déboursent une somme exorbitante pour se fournir en substances à effet thérapeutique, notamment pour apaiser les douleurs afférentes à certaines affections. Et ce, malgré le fait que les nouveautés se font rares sur le marché pharmaceutique helvétique. Ce dont Helsana déplore dans son rapport.
À noter que les Genevois se trouvent au premier rang parmi les plus fervents dépensiers.
L'innovation n'est pas encore au rendez-vous
Ce qu'Helsana a tenu à souligner dans son rapport publié lundi 26 novembre dernier, c'est que l'univers de la santé est actuellement confronté à l'absence de nouveauté au niveau des produits commercialisés du fait de l'insuffisance de recherches. En effet, leur majorité provient des préparations de substances actives déjà connues. L'assureur déplore que :
Seuls 5% des préparations nouvellement autorisées entre 2014 et 2017 étaient des préparations avec de nouveaux groupes de substances actives et 7% étaient des préparations avec une nouvelle substance active d'un groupe de substances actives déjà connu. Les 88% restants étaient des préparations de substances actives connues.
Les recherches réalisées dans le cadre du traitement contre l'hépatite C pourraient alors être les seules qualifiées d'innovantes au cours de ces trois années. Et pour cause, le médicament détient plusieurs atouts importants en comparaison aux autres produits déjà existants.
Des milliards de francs consacrés aux traitements médicamenteux
La publication de l'assureur maladie porte aussi sur l'évolution des coûts de médicaments supportés par les compagnies d'assurance santé en Suisse. L'étude a révélé, en fait, une hausse flagrante des dépenses de ces établissements, à hauteur de 500 millions de francs sur un an.
Cette tendance étant liée aux dépenses réalisées par les ménages en matière d'achat de traitements thérapeutiques, qui ont été estimées à quelque 7,5 milliards de francs l'année dernière. Une somme exorbitante qui porte à croire que la souscription à une mutuelle familiale devient absolument indispensable pour combler la couverture de base.
Il faut savoir que la population helvétique se fournit en médicaments dont le nombre tourne autour de huit par an. À préciser aussi que 128 millions de francs ont été consacrés à l'obtention d'un Remicade, un immunosuppresseur signé Merck & Co, qui est indiqué dans le traitement de la maladie de Crohn active, modérée à sévère ainsi que dans celui de l'arthrite psoriasique.
Dans son étude, Helsana a observé un fort engouement pour les substances actives chez les Genevois. En revanche, les habitants d'Appenzell Rhodes-Intérieures et d'Appenzell Rhodes-Extérieures et de Thurgovie semblent moins dépensiers en termes de traitements médicamenteux. Par ailleurs, l'on convient que le canal de distribution suisse semble quelque peu disparate :
- Les pharmaciens sont les mieux cotés à 50% ;
- Les praticiens détiennent 26% du marché ;
- Les ambulanciers 11% ;
- Les spécialistes 10%.