L’État a renforcé la prime à la conversion des véhicules anciens. L’aide fait pourtant l’objet d’un plafonnement à 4 000 euros pour le rachat d’une voiture d’occasion propre et à 5 000 euros pour l’acquisition d’un modèle électrique. Les automobilistes peuvent-ils réellement financer l’achat d’un véhicule propre avec ces montants ?

Les primes de conversion accordées par l’État sont-elles suffisantes pour financer l’achat d’un nouveau véhicule ?

Le 27 novembre dernier, l'élargissement de la prime à la conversion pour le remplacement des véhicules les plus polluants a été confirmé.

Cela concerne notamment les voitures diesel immatriculées avant 2001, ou avant 2006 pour les foyers non imposables, ainsi que les voitures essence immatriculées avant 1997.

Pour 20 % des familles les plus modestes, la prime sera plafonnée à 4 000 euros si elles envisagent d'acquérir un véhicule diesel ou essence, qu'il soit neuf ou d'occasion, et à 5 000 euros si elles souhaitent acheter une voiture hybride ou électrique, qu'elle soit neuve ou d'occasion. Ces aides permettent-elles aux automobilistes de changer de voiture ?

Un apport supplémentaire est nécessaire pour l'achat d'un véhicule essence

Les chiffres montrent que la prime de conversion a provoqué un réel engouement, même chez les ménages les plus modestes, bien avant que son doublement ait été annoncé. 220 000 demandes ont en effet été déposées depuis début 2018. 72 % d'entre elles provenaient des foyers non imposables.

Dans 48 % des cas, l'aide a servi à l'achat d'une voiture diesel immatriculée après 2011, tandis que dans 47 % des cas, elle a permis l'acquisition d'une voiture essence immatriculée après 2006. En revanche, seuls 5 % des dossiers portaient sur l'achat d'un modèle électrique.


Le gouvernement précise qu'un apport personnel est nécessaire pour pouvoir changer de véhicule. Il prend l'exemple d'un foyer qui met à la casse une Peugeot 206 diesel datant de 2000 et qui veut acquérir une Citroën C3 essence immatriculée en 2011.

Étant donné que la voiture coûte 5 000 euros, la famille doit encore débourser 1 000 euros, la prime qui lui est versée étant de 4 000 euros. À noter cependant qu'une C3 vendue à ce prix sur les sites de revente affiche en général plus de 100 000 km, ce qui suggère des futures dépenses d'entretien.

Pour un kilométrage inférieur, le ménage devra rajouter à l'aide du gouvernement au minimum 2 000 euros pour pouvoir acquérir ce modèle. Autre exemple, une Renault Clio d'après 2011 est accessible sur les sites de revente à partir de 4 500 euros pour les modèles à fort kilométrage tandis que ceux avec un kilométrage moins important coûtent à partir de 5 500 euros.

De manière plus générale, les automobilistes dont le budget ne dépasse pas 4 000 euros et qui veulent acheter une voiture essence ultérieure à 2011 devront se tourner vers des modèles plus petits tels que la Renault Twingo, la Peugeot 107 ou encore la Chevrolet Spark.

Qu'en-est-il de l'acquisition de voitures électriques ?

Les automobilistes peuvent aussi remplacer leur véhicule par un modèle électrique. Ce type de voitures possédant cependant certaines spécificités, il est nécessaire de souscrire un contrat d'assurance adapté pour bénéficier d'une couverture optimale. Il est recommandé d'utiliser un comparateur assurance auto pour avoir une vision globale des différentes offres et choisir les garanties adéquates.


Il faut savoir qu'avec la seule prime de conversion plafonnée à 5 000 euros, les automobilistes qui souhaitent acheter une voiture électrique ou hybride d'occasion ne pourront se procurer qu'un petit modèle, voire un très petit, à l'instar de la Renault Twizy ou de la Renault Kangoo Express.

Pour acquérir un modèle électrique récent comme la Renault Zoé, un apport supplémentaire entre 1 500 et 2 000 euros sera nécessaire.

De même, pour l'achat d'une voiture hybride d'occasion et de taille intermédiaire comme la Toyota Prius, les conducteurs devront rajouter au moins 2 000 euros au montant octroyé par l'État, voire 3 000 euros si le véhicule est immatriculé après 2012.