La souscription des salariés à une complémentaire santé collective est exigible aux employeurs depuis déjà trois ans. Mais si cette couverture additionnelle est obligatoire, rien ne garantit qu’elle réponde aux réels besoins des assurés. Ce qui revient à la nécessité de recourir à une surcomplémentaire. Une décision qui ne doit pas toutefois être prise à la légère, d’autant qu’il est possible de se tourner vers d’autres alternatives.

La mutuelle d'entreprise a été généralisée depuis le 1er janvier 2016, suite à l'entrée en vigueur de la loi ANI. Mises à la disposition de tous les employés, les garanties y afférentes ne sont toutefois pas forcément adaptées aux besoins réels de tout un chacun étant donné le caractère figé de ce dispositif collectif. Sans parler du fait que le plafonnement des remboursements est un autre élément fort pénalisant pour les individus concernés. Cependant, il n'est pas possible de résilier la mutuelle d'entreprise.
Souscrire une couverture additionnelle devient alors une solution pour le moins indispensable pour combler les lacunes de la Sécurité sociale et de la complémentaire santé de sa société. Mais il faut toutefois ne pas oublier qu'il s'agit d'un service à payer de ses propres deniers, si bien qu'une minutieuse analyse est de mise afin d'éviter les dépenses superflues.
Une cotisation obligatoire pour des garanties quelque peu limitées
L'année 2016 a été le théâtre de nombreux changements au sein des entreprises du secteur privé. L'implémentation d'une couverture santé pour chaque salarié y était pour beaucoup. Il convient d'admettre que cette nouvelle mesure obligatoire aux employeurs présente plusieurs bénéfices pour les employés, mais à un certain point. En effet, les garanties proposées sont restreintes du fait d'un plafonnement imposé à tous les assurés.
Ce qui n'est pas forcément satisfaisant pour certains profils, notamment ceux arrivés à un âge plus avancé qui requiert davantage de soins par rapport aux jeunes actifs. Ou encore ceux disposant d'une famille nombreuse qui auront intérêt à ce que leur couverture soit étendue à leurs proches.
D'autant qu'il faut aussi savoir que les interventions auprès d'un dentiste ou d'un ophtalmologiste sont souvent mal remboursées tant par l'Assurance maladie que par les mutuelles d'entreprise.
C'est ce que fait d'ailleurs remarquer le dirigeant des études à l'UFC-Que Choisir, Mathieu Escot, en ces termes :
« C'est assez paradoxal : votre employeur vous contraint à souscrire un contrat collectif qui, parfois, ne vous correspond pas ».
Une assurance santé additionnelle pour plus de couvertures
Le manque de garanties de la mutuelle obligatoire pousse les salariés à souscrire un contrat de santé supplémentaire répondant à leurs besoins spécifiques, appelé « surcomplémentaire ». Il peut s'agir d'un contrat collectif, quand c'est le pourvoyeur d'emploi qui le propose.
Le contractant peut, dans ce cas, profiter de la rapidité et la simplicité du process de prise en charge étant donné que les couvertures sont gérées par le même établissement. Quoi qu'il en soit, l'employé peut également opter pour une convention individuelle.
Mais dans tous les cas, il doit savoir qu'une surcomplémentaire est à sa charge. Le recours à cette solution ne doit être, de ce fait, intenté qu'après avoir étudié les paramètres suivants :
- Analyse des garanties offertes par la mutuelle d'entreprise ;
- Réfléchir aux atouts des options facultatives sur le contrat collectif ;
- Penser au rattachement à la complémentaire santé du conjoint qui peut s'avérer bénéfique ;
- Mettre de l'argent de côté pour anticiper certaines dépenses (implant dentaire, renouvellement de verres correcteurs…).