Du fait du vieillissement de la population et de l’augmentation du prix des médicaments, les tarifs des complémentaires santé sont revus à la hausse chaque année. Le « reste à charge zéro » risque par ailleurs de se répercuter sur les primes à partir de l’année prochaine. L’augmentation des tarifs est donc due aussi bien à des raisons structurelles que conjoncturelles.

Pourquoi les tarifs des complémentaires santé risquent d’augmenter en 2019 ?

Selon la DREES, 95 % des Français avaient souscrit une complémentaire santé en 2016. Ce type de couverture est facultatif contrairement à l'Assurance maladie, la MSA et la SSI. Il s'avère néanmoins incontournable dans la mesure où il permet une réduction du reste à charge pour l'assuré.

À noter que plusieurs types de complémentaires santé et d'acteurs en proposent. Année après année, leurs tarifs subissent une inflation pour toutes sortes de raisons. Prévu d'être mis en place progressivement d'ici 2021, le « reste à charge zéro », appelé encore « 100 % santé », est l'une des principales conjonctures qui risquent de faire augmenter les primes en 2019.

Des estimations d'augmentation pour 2019

Le « reste à charge zéro » prévoit le remboursement intégral des frais de santé dans le domaine de l'optique, du dentaire et de l'audiologie. Dès 2020, l'application sera totale pour les lentilles et lunettes, et partielle pour les prothèses dentaires. Par ailleurs, le remboursement intégral des équipements, qu'ils soient optiques, dentaires ou auditifs, est prévu pour 2021. L'impact financier du dispositif pour les couvertures santé ainsi que ses répercussions sur le montant des primes sont mis en avant par plusieurs études.


Celle réalisée par un comparateur de mutuelles en ligne auprès de 100 000 assurés indique notamment une augmentation des cotisations aux alentours de 7 % pour les contrats individuels en 2019. L'étude montre aussi que la hausse dépendra de l'âge de l'assuré. Elle se limitera à 2,5 % pour les personnes de moins de 60 ans alors que pour les plus de 60 ans, elle grimpera à 9,5 %.

L'association UFC-Que Choisir a par ailleurs sorti une étude sur la base de cotisations au niveau de 15 principales complémentaires de santé. D'après les résultats, 50 % des assurés se sont vus appliquer en moyenne une hausse de prime de 4 % pour l'année prochaine. La cotisation annuelle risque ainsi de dépasser les 700 euros pour les assurés en 2019 et d'aller jusqu'à 2 000 euros pour les seniors. Selon Agnès Buzyn :

L'investissement qui leur a été demandé pour mettre en œuvre cette réforme est modeste par rapport aux frais de gestion et au chiffre d'affaires.

La ministre de la Santé s'oppose fermement à ce que les couvertures santé profitent de l'application du « reste à charge zéro » pour augmenter leurs tarifs. De son côté, la FFA a promis que ses adhérents n'opèreront aucune augmentation relative au « 100 % santé » l'année prochaine.

Quels sont les autres facteurs de hausse ?

Il est possible de souscrire une complémentaire santé auprès d'une mutuelle santé, une assurance santé, une institution de prévoyance ou encore un contrat collectif. Chacun de ces acteurs peut opérer une augmentation de tarifs pour diverses raisons.

Chaque année, les complémentaires santé répercutent sur le montant de leurs primes l'augmentation des prix à la consommation pour éviter une réduction de marges. En 2019, le taux d'indexation sera de 1,7 % selon la Banque de France. Par ailleurs, certains acteurs tiennent compte du PSS. Ce plafond est revalorisé à chaque 1er janvier suivant la hausse des salaires. En 2019, son montant sera revalorisé de 2 %.


Les changements réglementaires ont également un impact sur les tarifs des complémentaires santé. Selon la loi, c'est le CEPS qui est chargé de fixer le prix des médicaments que l'assurance maladie obligatoire devra prendre en charge. Si l'organisme décide d'augmenter le prix d'un médicament, cette hausse se répercutera sur les complémentaires santé.

De même pour les prix des examens médicaux ainsi que l'ensemble des dépenses de soins. Par exemple, l'augmentation de 23 à 25 euros de la consultation d'un médecin généraliste qui a été décidée par les pouvoirs publics a forcément entraîné un surcoût pour les complémentaires santé et donc une répercussion sur le montant de leurs primes. L'âge, le changement de situation, la sinistralité ainsi que les frais de gestion sont encore des facteurs qui influent sur l'augmentation des tarifs des complémentaires santé.

À noter qu'en cas de hausse non justifiée, l'assuré peut mettre fin à son contrat en envoyant à son assureur via courrier recommandé avec AR une demande de résiliation. En revanche, si la hausse est justifiée (résultant d'une modification réglementaire ou d'une augmentation des prix à la consommation par exemple), il n'est pas possible pour l'assuré de résilier un contrat en cours. Pour changer de couverture, il devra s'en référer aux règles de résiliation annuelle.