Une équipe de chercheurs britanniques a développé un programme singulier, permettant à une IA (intelligence artificielle) d’apprendre à conduire. Inspirée des techniques d’enseignement des auto-écoles, cette méthode consiste à superviser l’IA, le temps qu’elle intègre les bases de la conduite dans ses neurones artificiels. S’agirait-il d’une solution aux lacunes des voitures autonomes ?

Les concepteurs de voitures autonomes s’inspirent des méthodes des auto-écoles pour peaufiner leur IA

Depuis quelques années, les constructeurs automobiles et les géants de l'informatique ont énormément investi dans les véhicules autonomes. Outre les drones taxis, ces engins se déclinent en différentes versions, avec roues, avec hélices, etc. Les professionnels de nombreux secteurs les considèrent ainsi comme les moyens de transport de demain.

Toutefois, les véhicules autonomes présentent encore certaines lacunes. Par exemple, leur programme informatique, leur plus grand atout, représente aussi leur plus grand défaut. En effet, les instructions à la base de l'IA présupposent certaines compétences en matière de conduite.

Des chercheurs envisagent ainsi de contourner le problème en se basant sur les méthodes pédagogiques des auto-écoles. De cette manière, aucune connaissance en conduite ne sera plus nécessaire.

Apprentissage similaire aux méthodes appliquées dans les auto-écoles

À travers une start-up baptisée Wayve, une équipe d'ingénieurs de Cambridge (Royaume-Uni) a développé une IA capable d'apprendre à conduire sans aucune connaissance routière préalable. Ces chercheurs se sont penchés au départ sur un moyen de simplifier l'initiation des voitures-robots à la conduite.

Leur programme s'est ainsi inspiré des techniques d'apprentissage des auto-écoles destinées aux jeunes conducteurs.


Concrètement, cette méthode consiste à laisser l'élève se familiariser avec la route de façon empirique et sous la supervision d'un moniteur. Le dispositif des Britanniques est constitué d'un réseau neuronal employant une technique d'« enseignement par renforcement » spécialement pensée pour les IA.

Dans le cadre de leurs recherches, les scientifiques ont mené des tests sur une Renault Twizy avec une caméra fixée à l'avant. Un conducteur humain se trouvant dans l'habitacle conseille l'IA au fur et à mesure, l'incitant ainsi à corriger ses différentes erreurs sur la route. Après seulement vingt tentatives et moins de vingt minutes, celle-ci a appris les bases de la conduite.

Utilité d'une auto-école pour IA

En dépit de l'enthousiasme de ses concepteurs, la voiture autonome est encore loin d'être pleinement fonctionnelle. Ainsi, le projet de Wayve s'avère particulièrement prometteur pour les acteurs de ce secteur porteur. Par ailleurs, si ce dispositif venait à se démocratiser, il faudrait prévoir une nouvelle forme d'assurance auto jeune conducteur couvrant les intelligences artificielles.

L'IA reste en effet un apprenti conducteur, même avec ses réseaux neuronaux complexes. Cela dit, pour l'instant, les voitures intelligentes sont encore en phase de développement et rencontrent de nombreux obstacles techniques.

À titre illustratif, en mars 2018, Uber a dû cesser ses tests en conditions réelles sur les véhicules autonomes après un accident ayant entraîné le décès d'un cycliste en Arizona. Les projets de voitures semi-automatiques se trouvent également au point mort après les mésaventures de Tesla.

Le géant américain a été obligé de suspendre les expérimentations de ce type de véhicules après plusieurs incidents routiers. Dans les deux cas, la programmation de l'IA présente encore de sérieuses lacunes menaçant la sécurité publique.