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Alors que les mutuelles et la ministre de la Santé se sont engagées dans un bras de fer tendu pour la mise en œuvre de la prise en charge intégrale de certains soins, une réunion a été organisée à l’Élysée avec Emmanuel Macron et d’autres acteurs du secteur d’assurances. La limitation des hausses de tarif se trouvait au menu.

Le recours à un dentiste, un prothésiste, un opticien est dans la plupart des cas très onéreux. C'est la raison pour laquelle bon nombre de Français renoncent à se soigner. Le « reste à charge zéro » proposé par Macron lors de sa campagne présidentielle pourrait apporter de notables améliorations. Et si la mise en œuvre de ce dispositif est prévue d'ici 2021, elle commence déjà à se concrétiser.
Mais c'est sans compter au départ sur les mutuelles qui ont envisagé de réviser leur grille tarifaire à la hausse. Une décision qui a créé une tension palpable entre ces dernières et Agnès Buzyn.
Une situation qui s'est en fin de compte dénouée par la promesse des dirigeants des établissements d'assurances de modérer leurs tarifs, suite à une réunion qui a été dirigée par le président lui-même. Mettant en témoins les représentants des usagers de santé.
Une tension des plus palpable
Le « reste à charge zéro » de certaines prestations coûteuses comme la pose de prothèses dentaires ou auditives et l'achat de verres correcteurs se met progressivement en place dans l'Hexagone, pour être appliqué d'ici 2021. Une aide que le gouvernement a mise en œuvre afin d'améliorer l'accès aux soins à la population, outre l'obligation de proposer des complémentaires santé au sein des entreprises.
Or, la tension est au rendez-vous entre le ministère de la Santé et les mutuelles. Ces dernières projettent, en effet, d'augmenter leurs tarifs afin d'optimiser leur remboursement. Une perspective tout à fait évidente, mais qui pourrait aller à l'encontre du projet gouvernemental. Agnès Buzyn qualifierait même cette initiative de « sabotage politique ».
D'autant que ces établissements auraient facturé tous les ans pas moins de sept milliards d'euros en termes de frais de gestion (à raison d'un taux de 20%), à en croire les chiffres révélés par l'Élysée.
Un dénouement positif
C'est pour apaiser l'atmosphère tendue, découlant notamment des récentes revendications populaires (les gilets jaunes en l'occurrence), que le président de la République a convoqué les assureurs et les pourvoyeurs de complémentaires santé, voire de mutuelle obligatoire le 18 décembre dernier. La préservation du pouvoir d'achat impliquant la modération des tarifs figurait au menu. D'après Agnès Buzyn :
« Il va leur parler du besoin des Français de retrouver du pouvoir d'achat et de la nécessité de travailler sur les dépenses contraintes ».
À l'issue de cette rencontre, tous les assureurs présents dont Allianz France, Axa, Crédit Agricole Assurances, Groupama, Macif, Malakoff Médéric représentés respectivement par Jacques Richier, Jacques de Peretti, Frédéric Thomas, Thierry Martel, Pierre Gros et Thomas Saunier ont accepté de maintenir leur grille tarifaire actuelle pour l'année en cours et celle à venir. Et ce, en présence d'Agnès Buzyn, de Bernard Spitz (à la présidence du FFA) et d'André Renaudin (dirigeant d'AG2R La Mondiale).
Les acteurs d'assurance maladie viennent alors renforcer les rangs des banques à s'être engagées dans un gel de tarifs de leurs prestations pour 2019.