Un marché en pleine croissance. Voilà ce qui caractérise actuellement le secteur funéraire, qui s’établit à 2,5 milliards d’euros sur le territoire français, selon une infographie dressée par Le Monde. De nouveaux acteurs viennent s’y incruster, dans un contexte où la manière de consommer les obsèques change et où les tarifs des concessions augmentent, notamment dans la capitale.

Quelles sont les particularités du secteur funéraire en France ?

Le nombre de décès serait-il amené à augmenter tous les ans ? À l'heure actuelle, le service des pompes funèbres OGF se taille la plus grande part de marché, devant les acteurs publics.

L'enjeu, dans ce secteur à part entière, est de s'adapter aux nouvelles pratiques des familles. Par exemple, certaines d'entre elles aspirent à réduire l'impact environnemental via le recours à la crémation.

Quant aux adeptes de l'inhumation, ils doivent faire face à l'explosion des prix des concessions dans les cimetières de la capitale. Les informations collectées par Le Monde ont été puisées des chiffres de l'Insee, de la Chambre Régionale des Comptes et de la Ville de Paris.

Davantage de Français sont séduits par les pratiques plus écologiques

Si engager un service de pompes funèbres est obligatoire, les acteurs du marché tendent à offrir des prestations complémentaires pour mieux répondre aux exigences des familles.

En effet, la tendance actuelle est à la crémation. D'après les résultats d'un sondage réalisé par IPSOS l'année dernière, 63 % des sujets interrogés ont une préférence pour l'incinération, plutôt que l'inhumation. D'ailleurs, le taux de crémation est passé à 40 % environ aux alentours de 2015.


Cet intérêt pour la crémation réside dans la volonté de préserver l'environnement, sachant que 833 kg de CO2 sont rejetés dans l'atmosphère avec la pratique de l'inhumation. En revanche, l'infographie révèle que la quantité de gaz rejeté dans le cadre d'une crémation s'élève à 293 kg de CO2.

Les dépenses associées peuvent également justifier le choix des clients, en plus des motifs écologiques. Par exemple, Le Monde indique que le prix maximal d'une bière dédiée à l'inhumation coûte 1 967 euros, contre 1 770 euros pour la crémation.

L'urne funéraire (330 euros) et les services effectués par les établissements crématoires (950 euros au plus) viennent majorer les coûts. Néanmoins, les familles ayant opté pour l'enterrement doivent encore entretenir la tombe et rémunérer le thanatopracteur.

Un marché dominé par les grands réseaux

Avant 2007, Paris ne commercialisait que des concessions perpétuelles, ce qui a conduit à la saturation des ossuaires. Elles peuvent faire l'objet d'une saisie seulement lorsque le sépulcre a été inutilisé durant 30 ans au moins.

Concernant en revanche l'organisation des obsèques et le transport du défunt à destination du lieu d'enterrement, les prestataires sont nombreux, en passant par les fournisseurs d'assurance obsèques.

D'après l'infographie, les grands réseaux tels que celui des Pompes funèbres générales (25 %) et de Funécap (10 %) dominent le secteur. Formant le plus vaste réseau de professionnels indépendants, le Choix Funéraire (15 %) se fait également une place sur le marché français des obsèques.

Selon une étude réalisée au sein de 40 villes de l'Hexagone, le tarif moyen d'une concession (de 2 mètres carrés) d'une trentaine d'années oscille entre 134 et 769 euros.

L'enquête a été effectuée par Ville de France. Les familles qui souhaitent enterrer le corps de leur défunt proche dans la capitale devront affronter la hausse des prix des concessions, sachant que les cimetières y étant localisés sont saturés.

Les tarifs ont évolué de 121,7 % entre 2003 et 2018 pour les ossuaires situés en dehors de la ville de Saint-Ouen et de Bagneux
, toujours selon les chiffres rapportés par Le Monde. Toujours est-il que les groupements de sépultures extra muros accueillent 68 % des inhumations tous les ans. Quant aux cimetières implantés dans l'enceinte des villes, ils sont accessibles aux plus fortunés.