Selon le ministère de l’Environnement du Costa Rica, le transport représente 66 % de la consommation d’hydrocarbures dans le pays et 54 % des émissions de CO2. Souhaitant mettre en avant une image de destination touristique verte, le Costa Rica est pourtant bien placé pour convertir le transport à l’électricité selon l’économiste Carlos Echeverria.

Le Costa Rica est l'un des champions de l'électricité renouvelable qui représente près de 98,5 % de sa consommation. Les voitures essence ou diesel continuent pourtant de circuler sur ses routes. Pour accélérer sa transition écologique, le pays prévoit d'intégrer les véhicules électriques à son parc automobile et de développer son réseau ferroviaire.
Sur les 1,4 million de voitures privées qui circulent aujourd'hui au Costa Rica, on ne recense encore que 600 modèles électriques. Les experts assurent néanmoins l'émergence de cette nouvelle tendance. L'ICE, principal fournisseur d'électricité dans le pays, a remplacé près d'une centaine de ses voitures thermiques par des véhicules électriques pour montrer l'exemple.
Mise en place de mesures pour accélérer le processus
Selon Carlos Echeverria, le Costa Rica est en tête de file des pays d'Amérique latine dans la course à la mobilité électrique. Ce spécialiste de l'énergie pour la BID observe :
Le gouvernement veut faire du Costa Rica un laboratoire de la décarbonisation de l'économie et, pour cela, le transport est un enjeu fondamental.
Une loi a été adoptée pour accélérer le verdissement du parc automobile du pays. Désormais, les particuliers bénéficient d'exemptions fiscales en cas d'achat d'une voiture électrique. Les véhicules électriques en vente au Costa Rica sont essentiellement construits par BMW, Nissan et Hyundai.
Leur prix varie entre 30 000 et 50 000 dollars. Malgré les économies qu'elles procurent (carburant et maintenance), ces voitures ne sont pas accessibles à la classe moyenne. Les avantages fiscaux ont ainsi été étendus à l'achat de véhicules électriques d'occasion dont le prix est divisé de moitié.
Par ailleurs, des pourparlers visant à inciter les services privés de transport routier de voyageurs à se doter de bus électriques sont en cours. En outre, l'État envisage la création de 2 lignes ferroviaires électrifiées. L'une, destinée au transport de passagers, permettra de relier les principales villes du pays. L'autre servira au fret pour desservir la zone portuaire de Limón qui est un point de passage systématique pour l'exportation et l'importation de marchandises.
Des caractéristiques favorables à l'exploitation de l'électricité renouvelable
Le directeur pour la mobilité électrique d'ICE, Bernal Muñoz, estime que le nombre de véhicules électriques au Costa Rica passera à 40 000 d'ici 5 ans. Ceux qui en achèteront ou en loueront devront souscrire une assurance auto. Or, avec cette prévision de forte hausse, les assureurs seront forcément amenés à développer de nouvelles offres et à proposer des garanties spécifiques. Le comparatif assurance sera alors une phase incontournable dans la recherche de l'offre adéquate.
Le Costa Rica a mis ses caractéristiques montagneuses et volcaniques au profit de l'exploitation des énergies éolienne, solaire, géothermique et hydroélectrique. Ainsi, depuis plus de 4 ans, ce pays de 5 millions d'habitants est à 1,5 % de l'autosuffisance absolue en électricité renouvelable.
L'administration postale costaricaine suit l'ICE dans la transition vers la mobilité électrique en mettant à la disposition de ses facteurs une trentaine de deux-roues électriques. Bernal Muñoz explique :
L'objectif, c'est de démontrer que le véhicule électrique est parfaitement adapté aux conditions du pays, avec sa topographie accidentée, montagneuse.