La trentième édition du salon automobile de Detroit a été ouverte le 14 janvier dernier. L’évènement s’est tenu en pleine transition du secteur qui doit faire face à de sérieuses difficultés depuis la crise et à une conjoncture mondiale défavorable. Des tensions qui laissent présager une année morose pour l’automobile en 2019.

Un climat d’incertitude règne au salon automobile de Detroit

La dernière édition du salon de Detroit se démarque par l'absence d'un grand nombre de constructeurs de luxe et haut de gamme tels que Lamborghini, McLaren, Ferrari, BMW, Mercedes-Benz, Jaguar, Volvo, etc. Pour la ville du Michigan, il s'agit d'un véritable coup dur car l'évènement attire près de 800 000 visiteurs et rapporte environ 500 millions de dollars chaque année.

Une experte estime que le salon de Detroit sera très calme cette année. Pour l'heure, le partenariat entre Volkswagen et Ford est la seule annonce majeure. Les organisateurs ont décidé d'organiser l'évènement au mois de juin à partir de l'année prochaine.

Les gros véhicules à l'honneur au salon de Detroit

La tendance des consommateurs américains est aux grosses voitures (SUV, pickups et crossovers). Ces dernières prédominent sur les stands des constructeurs présents au salon de Detroit. Ayant promis de lancer 6 modèles d'ici 3 ans, Cadillac a notamment dévoilé un crossover massif baptisé XT6.


La marque a aussi présenté les premières images du concept de sa première voiture électrique qui entend concurrencer les modèles de Tesla. Selon Mary Barra, PDG de General Motors :

C'est important que nous nous (GM) reposions sur Cadillac dans notre offensive pour devenir un acteur majeur dans l'électrique.

Fiat Chrysler, pour sa part, a présenté la RAM Heavy Duty, son nouveau pickup. De son côté, Ford a dévoilé la nouvelle livrée de son SUV Explorer. Le constructeur américain a par ailleurs fait souffler un vent de nostalgie avec la Mustang Shelby GT 500. Idem pour Toyota qui a présenté la nouvelle Supra, sa légendaire sportive, soit presque 20 ans après que le dernier modèle a été assemblé. La seule voiture propre attendue lors de l'évènement est le crossover 100 % électrique d'Infiniti.

Une année de transition pour l'automobile

Parlant de 2019, une experte observe :

C'est une année de transition pour le salon de Detroit et c'est symptomatique de l'état de l'industrie. Nous sommes dans une année de transition pour l'industrie.

Plusieurs faits inquiètent l'industrie automobile. D'une part, les taux d'intérêt du crédit auto ont été relevés par la banque fédérale aux États-Unis. D'autre part, on assiste au ralentissement de l'économie chinoise. Or, ces 2 pays représentent les principaux marchés de l'automobile. La hausse du prix de l'aluminium et de l'acier, le durcissement des politiques environnementales et le changement des goûts des consommateurs contribuent par ailleurs à renforcer les incertitudes.

Face à l'offensive des géants de la Silicon Valley et à la nécessité de se préserver des déclinaisons de marges, le secteur automobile doit se réinventer. GM et Ford, les 2 principaux constructeurs américains, ont anticipé le pire en opérant leur restructuration. Des fermetures d'usines et des suppressions d'emplois ont été annoncées.

Quelles sont les prévisions pour l'automobile en 2019 ?

Après une hausse continue pendant près de 10 ans, les ventes de voitures neuves aux États-Unis devraient reculer en 2019. Les experts s'accordent à dire que le prix des véhicules, embarquant de plus en plus de technologie connectée, sera aussi beaucoup plus élevé qu'en 2018. Doit-on en déduire que le prix de l'assurance auto augmentera lui aussi ? Une envolée des tarifs ne poussera-t-elle pas les assurés à procéder à une résiliation assurance ?

L'année dernière, une hausse de 3 % des prix à l'achat avait déjà été constatée aux États-Unis. Le cabinet Cox Automotive indique que le prix moyen d'une voiture était de 36 000 dollars en 2018 et que seulement 34 % des véhicules neufs écoulés cette année coûtaient entre 20 000 et 30 000 dollars.

Principale raison évoquée pour cette hausse, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine qui a fait grimper le prix de l'aluminium et de l'acier alors que 47 % des voitures vendues aux États-Unis l'an dernier étaient importées. Un économiste souligne :

Les tarifs douaniers mis en place représentent environ 2 % des prix des voitures aujourd'hui.