Un entretien en décembre dernier entre Emmanuel Macron et les patrons des mutuelles et complémentaires santé portait sur le reste à charge zéro. L’objectif de cette mesure étant le remboursement intégral pour certaines prestations. Le fait de ne pas augmenter les tarifs des mutuelles pour amortir le coût de cette demande a également été abordé.

L’application du reste à charge zéro entraîne de nombreuses complications

Pour apaiser les tensions provoquées par les mouvements des Gilets jaunes, l'Exécutif a proposé l'application du reste à charge zéro et une limitation des hausses tarifaires des mutuelles et des complémentaires santé.

Après une première réunion à l'Élysée, ces dernières avaient donné leur accord. Cependant, de nombreuses personnes ont adressé des courriers au ministère de la Santé indiquant qu'elles ont remarqué une hausse de leurs cotisations.

Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a rapidement effectué un rappel à l'ordre auprès des assureurs pour redresser la situation. Selon l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, cette hausse tarifaire de l'assurance santé aura d'importantes répercussions sur les clients selon leur âge et le nombre de personnes profitant de la couverture.

Les mutuelles sont en crise

Alors que les patrons des sociétés d'assurance santé avaient donné leur accord pour ne pas augmenter leurs tarifs pour 2019, ils semblent maintenant faire marche arrière. Des lettres adressées au ministère de la Santé et des témoignages recueillis par UFC-Que Choisir indiquent que ces derniers n'ont pas tenu leurs engagements.


Rappelons que le décret d'application du reste à charge zéro a été publié le 12 janvier dernier. Cette mesure conduit à un remboursement intégral par la Sécurité sociale des prestations touchant l'optique ainsi que les prothèses auditives et dentaires. Son application se fera jusqu'en 2021.

Cette mesure s'élève à un milliard d'euros. 75 % de cette somme doit être prise en charge par la Sécurité sociale tandis que les 25 %, soit 250 millions d'euros, revient aux mutuelles. C'est dans le but d'amortir ce coût qu'elles ont procédé à une hausse de leurs tarifs. Pourtant, selon Agnès Buzyn, les assurances santé ont un budget suffisant pour ne pas souffrir de cette mesure.

Les assureurs expliquent les raisons de cette hausse

Tandis que la ministre de la Santé négocie un gel de la hausse tarifaire ou du moins une limitation de cette dernière, les assurés ont remarqué une hausse des tarifs en se rendant sur un comparateur mutuelle. D'après un professionnel, une augmentation de 2,06 % en début d'année est normale. Elle n'est pas forcément liée à l'entrée en vigueur du reste à charge zéro.

Les mutuelles avancent de nombreuses raisons à cette augmentation. D'après elles, le vieillissement de la population entraîne une hausse des dépenses liées à la santé. Les transformations digitales et l'émergence de traitements plus coûteux peuvent également expliquer la situation. En outre, une augmentation des prix de consultation chez un médecin et celle des taxes des mutuelles peuvent modifier les coûts de l'assurance santé.

D'ici jusqu'à l'application totale de la mesure concernant le reste à charge zéro, les tarifs payés par les assurés changeront. D'après le cabinet Mercer, une hausse allant de 1,6 % à 8,9 % pourrait être appliquée sur les cotisations dans les 3 prochaines années.