La couverture santé est nettement plus onéreuse que douze années auparavant. Au service des consommateurs, l’UFC-Que Choisir se doit de militer pour leur droit, du moins afin de leur permettre de résilier à tout moment son contrat de complémentaire santé pour faire jouer la concurrence et bénéficier d’une meilleure condition. Ce qui n’est évidemment pas vu de bon œil par les assureurs.

Le coût de l'assurance maladie n'a cessé de croître au cours de cette dernière décennie. Il se retrouve même à plus de 50% comparé à l'année 2006, au détriment des adhérents qui sont liés à leur assureur par un contrat à renouvellement tacite.
Afin de protéger les droits des consommateurs, UFC-Que Choisir revendique la possibilité pour ces derniers de rompre leur abonnement à tout moment. Une demande légitime, selon lui, à qui les autorités publiques pourraient donner leur accord. De cette façon, les usagers de santé pourront librement opter pour une nouvelle couverture auprès d'un autre établissement qui leur proposera un coût plus abordable.
En gros, cette décision n'est que bénéfique pour les détenteurs d'assurance complémentaire.
L'objectif est de protéger les victimes de la déflagration de prix
D'année en année, les détenteurs de complémentaire santé ont vu leurs primes progresser si rapidement. Ces dernières sont d'ailleurs estimées à 50% plus élevées en comparaison aux coûts d'il y a douze ans. Et les frais de gestion taxés par les distributeurs suivent aussi la même tendance. À savoir que leur progression affiche deux fois plus de rapidité, depuis 2010, par rapport aux sommes reversées aux adhérents.
Ces diverses contraintes ont poussé l'UFC-Que Choisir à revendiquer le désengagement de ces derniers vis-à-vis de leur assureur. Une fois qu'ils pourront rompre à tout moment leur contrat, ils seront à même de faire jouer la concurrence et profiter de conditions plus avantageuses. Ce qui optimisera largement leur pouvoir d'achat.
Une initiative qui n'est toutefois pas appréciée par les assureurs, qui voient leurs profits s'effriter. Leur réaction est alors d'évoquer une remise en cause de la solidarité entre assurés. Or, ce raisonnement pourrait ne pas être justifié, si l'on ne tient en compte que de l'apparition de l'individualisation du risque santé et sa généralisation alors que la résiliation a toujours été limitée. À noter que la rupture de contrat permet même de libérer les assurés victimes des démarchages véreux de certains établissements. Ce qui renforce davantage les principes de la solidarité susmentionnée.
Une initiative qui va permettre d'endiguer la hausse des tarifs
Il est clair qu'en faisant appel à l'exécutif pour l'intégration de la libre rupture de contrat dans la loi PACTE, l'UFC-Que Choisir vise à restreindre l'évolution des coûts des complémentaires santé. Mais cette association ne se contente pas de cette requête. Elle demande aussi à ce que l'État entreprenne une action en vue du recadrement de la grille tarifaire des professionnels de santé ainsi qu'à la comparabilité des contrats.
Des initiatives en ce sens sont alors attendues, notamment :
- Une normalisation des dépassements d'honoraires des praticiens;
- Une régulation des dépenses en soins dentaires, auditifs et optiques (pose de prothèse ou achat de lunettes);
- Une meilleure transparence des garanties;
- Une obligation d'information sur les taux de remboursement.