La hausse des cotisations de la couverture santé complémentaire n’est plus une surprise pour les contractants. Le recadrement par le gouvernement en décembre dernier a été clair, en ce qui concerne la modération de cette tendance. Toutefois, les témoignages d’une fulgurante inflation fusent de toute part. D’après UFC-Que Choisir, celle-ci est estimée à 8% en moyenne.

L’inflation des coûts de couverture maladie pour cette année est finalement inévitable

L'envolée des tarifs des mutuelles santé semble finalement inéluctable cette année, au détriment des catégories d'assurés qui ne peuvent profiter d'une couverture collective offerte par un établissement employeur.

Depuis le début de l'année, bon nombre de souscripteurs ont été informés de la révision à la hausse de leurs primes et se sont plaints auprès d'UFC-Que Choisir. Et l'augmentation est d'autant plus excessive pour certains d'entre eux qui vont devoir payer jusqu'à 50% de plus.

De quoi se poser des questions quant à l'efficacité de l'intervention gouvernementale sur sa restriction. Surtout que dans ce secteur, il est encore difficile de faire jouer de la concurrence pour bénéficier de meilleures conditions.

Les raisons d'une telle révision de tarifs

Les complémentaires santé sont, comme leur nom indique, destinées à combler les lacunes au niveau de la couverture offerte par la Sécurité sociale. Ce surplus de remboursements implique, de ce fait, un excédent budgétaire de l'assuré. Sans parler du fait que les tarifs appliqués par ces assureurs sont révisés annuellement à la hausse.


Ce qui peut parfois pénaliser le portefeuille de leurs adhérents, notamment ceux qui sont obligés de s'y inscrire pour bénéficier de certains soins non remboursables par la CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie), à défaut d'une couverture collective qui est actuellement imposée aux employeurs. Entendons par cela, les étudiants, les TNS (travailleurs non-salariés) et les retraités.

Les raisons évoquées pour justifier cette remontée de prix sont multiples. L'on peut citer, par exemple :

  • La majoration du tarif de consultation dentaire ; 
  • Le surcoût de 6 euros prévu pour la participation forfaitaire sur des interventions médicales déjà onéreuses ; 
  • La hausse de 2 euros du forfait journalier en séjours hospitaliers.

Toujours est-il que l'entrée en vigueur du Reste à charge zéro (RAC 0) en serait la principale. Un prétexte que le gouvernement s'est empressé de réfuter lors d'une convocation des dirigeants de groupes de protection santé et de grands assureurs par le président de la République en décembre 2018. Or, en fin de compte, le gel des tarifs ne s'est pas accompagné d'une contrainte légale. À l'UFC-Que Choisir de déplorer :
« À réception de leurs échéanciers entre octobre et décembre derniers, les assurés ont pu constater que la parole gouvernementale, aussi déterminée fût-elle, n'avait pas tellement de poids ».

Les consommateurs ont les mains liées

Face à ces décisions d'augmentation de coût de complémentaire santé, la réaction d'UFC-Que Choisir, qui milite pour la protection des droits des consommateurs, ne se fait pas attendre. Cette association a, en effet, consulté les registres notifiant les prochaines grilles tarifaires à appliquer. Ce qui lui a permis d'estimer une hausse moyenne de 8% entre cette année-ci et la précédente.

À noter cependant que l'augmentation peut atteindre jusqu'à 25% à 50% chez certains contrats. Une évolution quelque peu inopportune si l'on tient compte du contexte social actuel qui met la baisse du pouvoir d'achat des ménages au centre des préoccupations.


D'autant plus qu'au lieu de faire jouer la concurrence pour obtenir des conditions plus avantageuses, ils se retrouvent les mains liées. Si les adhérents des assurances habitation ou automobile peuvent rompre à tout moment leur abonnement au-delà de la première année, cette liberté n'est pas encore offerte aux usagers de santé à défaut d'un amendement visé par le gouvernement. Il se trouve en effet que le ministère de la Santé a ajourné son dépôt à une date imprécise.