La revalorisation de diverses dépenses en matière de soins de santé impacte inévitablement sur les remboursements des Mutuelles. C’est l’argument que ces dernières ont avancé lorsqu’elles ont décidé de rehausser leur prix, au lendemain de l’encadrement du président Macron visant à modérer les pertes sur le pouvoir d’achat des consommateurs.

Les consommateurs sont peu armés face à l’envolée du coût de leur couverture santé

Une prise en charge intégrale des dépenses reliées à certains actes médicaux coûteux va permettre aux ménages français d'accéder plus aisément à des soins optiques, auditifs et dentaires, notamment l'achat de lunettes et la pose d'implants. Mais cette initiative plus qu'ambitieuse suscite des questions sur l'entité qui aura à le débourser.

Ce qui est certain, c'est que le dispositif RAC 0 ne devra aucunement générer une hausse des tarifs auprès des mutuelles. Sauf que d'autres motifs peuvent aussi être énoncés, et la situation pourrait même devenir pénalisante pour plusieurs usagers de santé. Contourner cette envolée de prix serait alors de mise quoiqu'il convienne d'admettre que les moyens d'y parvenir sont encore assez limités.

Des promesses pas trop évidentes

À l'annonce de l'entrée en vigueur du Reste à charge zéro, un dispositif prônant l'accès aux prothèses dentaires, auditives et optiques, les débats se sont bousculés. Le gouvernement a même dû organiser une rencontre avec les assureurs et les mutuelles pour finalement rassurer les adhérents quant à la stabilité de leurs cotisations pour 2019. C'est en tout cas ce qu'a affirmé Agnès Buzyn, ministre de la Santé, dans son communiqué.


Or, l'annonce d'une imminente augmentation de tarifs à travers les échéanciers envoyés aux environs de la fin de l'année (entre octobre et décembre) a démenti cette promesse, au grand désarroi des assurés. D'autant plus que la majoration est exorbitante pour bon nombre d'entre eux, allant jusqu'à 25% voire 50%. L'analyse d'UFC-Que Choisir portant sur un panel d'un millier d'adhérents, à terme de leur contrat, a montré une progression moyenne de 8% environ.

Le fait est que d'autres sources doivent être prises en compte dans cette situation, outre la nouvelle initiative de remboursement à 100%. Parmi elles se trouve le surcoût de 2 euros imposé depuis début 2018 au forfait journalier en cas d'hospitalisation. La contribution forfaitaire sur les interventions coûteuses sera également majorée de 6 euros tandis que les interventions d'un dentiste reviendront plus dispendieuses cette année.

Des idées qui restent des idées pour le moment

Pour faire face aux diverses doléances et revendications des consommateurs et associations, les complémentaires santé met en avant la préservation de l'équilibre financier des contrats pour leur servir de bouclier et leur dispenser de détails.

Mais la situation n'est pas facilement acceptable pour les assurés qui tentent de trouver des solutions efficaces pour la contourner. Recourir au comparatif d'UFC-Que Choisir pour connaître les différentes offres sur le marché est déjà un bon commencement. Mais il serait aussi plus fructueux de faire jouer la concurrence.

Et la liberté de résilier son contrat à tout moment, après la première année de souscription est un atout majeur dans ce procédé. Ce qui n'est pas encore accordé pour les détenteurs de complémentaires santé étant donné que cet amendement n'est pas encore intégré dans la loi Pacte. Pour le moment, le contrat d'assurance n'est résiliable qu'à sa date d'échéance, avec une rémission de 20 jours pour rédiger sa demande de rupture.