Le gouvernement français souhaite apporter une réforme à la résiliation des complémentaires santé, permettant ainsi aux assurés d’y mettre un terme à leur guise, sans forcément attendre la date d’anniversaire. Le groupement des mutuelles se méfie de cette nouvelle mesure et déplore le fait que le gouvernement ait pris la décision sans l’avoir consulté au préalable.

La résiliation des complémentaires santé hors date d’anniversaire serait préjudiciable aux assurés

Faire jouer la concurrence

À travers cette initiative, le gouvernement espère faire jouer la concurrence en obligeant les mutuelles à réduire leurs tarifs (cotisations, frais de gestion de compte…), sous peine de voir les assurés s'enfuir chez les concurrents.

C'est d'ailleurs la finalité de la réforme : faire baisser les prix et améliorer le pouvoir d'achat des Français.

Dernièrement, le mouvement des « Gilets jaunes » a repris de plus belle et le Président de la République cherche le moyen d'apaiser les tensions. L'adoption ou l'abandon de la réforme sera décidé au Sénat la semaine prochaine.

La mesure va produire l'effet inverse

Si le gouvernement est convaincu de la cohérence de sa réforme, de leur côté, les mutuelles pensent que les consommateurs en sortiront lésés. Par la voix de la Mutualité française, elles ont fait entendre que

« Le raisonnement du gouvernement est erroné » et qu'au contraire, « une telle réforme va conduire à une hausse des frais de gestion ».

Avec l'éventualité qu'un assuré puisse à tout moment résilier son contrat, les mutuelles devront constituer davantage de provisions, ce qui ne pourra se faire qu'avec l'augmentation des prix.


Les mutuelles ne pourront alors pas tenir l'engagement qu'ils ont pris récemment concernant le gel des tarifs. D'une manière ou d'une autre, les assurés devront mettre la main à la poche.

Ajoutée à cela l'annulation automatique des engagements des mutuelles en cas de résiliation hors échéance, ce qui sera préjudiciable pour l'assuré.

D'autres groupements de mutuelles, en l'occurrence la Fnim (Fédération nationale indépendante des mutuelles) ou encore la CTIP (Centre technique des institutions de prévoyance) ont également manifesté leur défiance vis-à-vis de cette réforme et espèrent que celle-ci ne soit pas adoptée.

Affaire à suivre.