Certaines contributions versées aux complémentaires santé ont flambé cette année. Dans ce contexte de hausse des prix, qui s’accompagne d’une opacité des offres, celui qui préside la Mutualité française suggère également qu’un plafond soit fixé concernant la grille tarifaire des Ehpad. D’autres propositions sont avancées, concernant notamment les moyens de financement du 5ème risque.

Propositions du président de la FNMF pour une meilleure prise en charge de la dépendance

2 000 euros. Tel est le montant de la franchise des seniors qui intègrent les maisons de retraite médicalisées, alors qu'il s'élève à 180 euros en Suède. Les mutuelles santé vont-elles mettre en place des solutions pour permettre aux Français de rehausser leur pouvoir d'achat ?

S'exprimant au nom de 450 complémentaires, Thierry Beaudet, président de la Mutualité française, adresse quelques propositions au gouvernement. Il estime que des aides étatiques doivent contribuer au bon fonctionnement des établissements d'accueil pour personnes âgées. Si une solution (tableau de garantie) va être présentée pour assurer une meilleure lisibilité des contrats, il tient à ce que les tarifs se stabilisent en 2020.

Les Français consomment davantage de soins

Bien que les remboursements des dépenses de santé opérées par les mutuelles aient augmenté de 38 %, les cotisations font un bond de 40 % entre 2006 et 2017, selon Thierry Beaudet. Il ajoute que les taxes culminent à 13,27 %. Il justifie cette recrudescence des tarifs par une demande grandissante de soins, en raison notamment du vieillissement de la population.


Pour maîtriser cette hausse, encore faut-il que les charges qui pèsent sur les complémentaires santé ne s'accumulent pas, avance le président de la fédération. Il fait justement référence à la réforme « RAC 0 », portant sur le remboursement des prothèses dentaires et auditives, tout comme les lunettes. Cette mesure, qui coûterait 250 millions d'euros par an, entrera en vigueur en 2020.

Toutefois, si des dépenses supplémentaires surgissent, le surcoût en question impactera les tarifs proposés par les mutuelles santé, fustige Thierry Beaudet. Pour autant, elles n'échapperont pas aux effets de l'accroissement habituel des charges incombant à l'Assurance maladie, qui s'élèvent à 2,5 % au moins.

Les pensionnaires d'Ehpad (41 % de la population) en pâtiront.

Afin d'empêcher une sélection discriminatoire des dossiers en fonction des revenus, il suggère déjà le plafonnement des prix de chaque service accessible en établissement d'accueil.

Une contribution supplémentaire de 15 euros dès 40 ans

Concernant la dépendance, l'Hexagone débourse deux fois moins d'argent que le gouvernement suédois. En effet, les dépenses moyennes qui restent à la charge des résidents en Ehpad excèdent les revenus de 50 % d'entre eux. Le président de la FNMF est donc confronté à un défi de taille, d'autant plus qu'il désire promouvoir le maintien des personnes séniles à domicile.


Si le président de groupement des mutuelles interpelle l'Exécutif sur les financements possibles, ce dernier souhaite réduire les tarifs des assurances. Mais il veut également simplifier les conditions de résiliation des contrats de mutuelle santé.

D'après Thierry Beaudet, cette dernière mesure est de nature à paupériser les plus pauvres. En tout cas, il aspire à ce que chaque résident s'acquitte de ses charges en fonction du revenu qu'il perçoit.

Pour mieux financer la perte d'autonomie des personnes âgées, les complémentaires se penchent également sur la possibilité de mettre en place une couverture dépendance obligatoire. Ainsi, une contribution supplémentaire de 15 euros au plus pourrait par exemple être versée, dès la quarantaine, sur les contrats « responsables ». Il en résultera mensuellement quelque 500 euros de fonds au profit des moins autonomes.