Après les Gilets Jaunes, d’autres manifestants ont récemment envahi le périphérique parisien ainsi que d’autres endroits. Ces derniers ont en effet répondu à l’appel des professionnels historiques du domaine pour qu’ensemble, ils démontrent leur inquiétude face à l’éventuelle réforme du permis de conduire concoctée par le parlement et remise entre les mains du Premier ministre.

La réforme gouvernementale concernant le permis de conduire inquiète les gérants d'auto-école ainsi que différentes organisations de professionnels « historiques » du domaine. Il faut dire que ces derniers s'opposent principalement à certaines mesures visant à faciliter le passage au système et en réduire les frais d'accès.
D'après eux, ces dispositifs représentent une menace potentielle pour leur profession et le fondement même de leur activité. D'ailleurs, ils estiment qu'il s'agit là d'une manœuvre pour avantager les « auto-écoles hors-sol », ceux qui proposent des services en ligne. Une situation qui les incite à proposer certaines solutions qui, selon eux, pourraient sauver la mise.
Faciliter l'accès au permis de conduire oui, mais…
Baisser le prix d'accès au permis de conduire afin de le rendre plus accessible, c'est l'objectif principal que s'est fixé l'exécutif dans le cadre de son projet de réforme concernant le système. Mais d'après les principaux acteurs du domaine, il s'agirait là d'une stratégie visant à promouvoir les auto-écoles en ligne. À Patrice Bessone, président de l'organisation patronale CNPA-Éducation Routière de partager son point de vue :
L'exécutif veut s'en servir pour favoriser un modèle hors-sol, celui des auto-écoles en ligne.
Ainsi, les gérants d'auto-écoles « historiques » et les différentes organisations professionnelles sont descendus dans la rue le 11 février dernier pour démontrer leur mécontentement. Pour tout dire, ces derniers ne sont pas contre l'idée de faciliter l'accès à cette attestation de sécurité routière. Ils s'opposent plutôt aux pistes envisagées pour y parvenir notamment en ce qui concerne leur tarif. D'après Patrice Bessone :
Le coût du permis, en moyenne, c'est 1.600 euros. Les auto-écoles hors-sol disent qu'elles sont deux fois moins chères. C'est de l'enfumage, ce sont des prix d'appel.
Ainsi, pour éviter une crise, ce responsable auprès de la CNPA-Éducation Routière tient à proposer une solution :
Exploiter la recette des radars automatiques, autour de 1,3 milliard d'euros par an. Notre idée, c'est que les amendes de ceux qui se font sanctionner viennent alimenter un fonds qui serait redistribué à ceux qui passent le permis.
Les auto-écoles « historiques » argumentent
Afin d'appuyer leur contestation, les auto-écoles « historiques » argumentent à travers le président de la CNPA-Éducation Routière qui estime que leur proximité avec les candidats va de pair avec la sécurité. D'après lui :
L'examen, ce n'est pas une assurance tout risque. Si c'était le cas, il n'y aurait pas de morts sur les routes. L'école de conduite, avec un local, est donc indispensable pour transmettre toutes les compétences nécessaires. En termes de sécurité, c'est indispensable.
Ce dernier met ainsi en doute la fiabilité de l'éducation routière en ligne. Et pour étayer cette théorie, il a même évoqué le cas d'un pays qui a emprunté cette voie :
La Belgique avait cassé son modèle de l'éducation routière il y a dix ans : le taux de mortalité a augmenté. Depuis cinq ans, ils essayent de reconstruire ce qu'ils ont détruit.
À ce professionnel d'ajouter que :
Il ne faudrait pas que la même chose arrive en France et que l'exécutif se laisse berner par les auto-écoles « hors-sol ».