Si l’âge légal pour partir en retraite est passé de 60 à 62 ans depuis presque dix ans en France, il est toujours possible de l’anticiper sans risque de décote grâce à deux dispositifs, dont le C2P (compte professionnel de prévention). Mais les changements que la réforme prévue pour cette année soulève des questionnements auprès des personnes concernées. Des interrogations qui méritent quelques éclaircies en ces temps d’incertitudes sociopolitiques.

Les retraités pour cause d’invalidité et de pénibilité se préoccupent de leur devenir

Les tensions sont depuis quelque temps à l'ordre du jour entre le gouvernement et les retraités. Ces derniers se plaignant d'être lésés à chaque réforme législative. De son côté, le gouvernement essaie de montrer sa volonté à se pencher sur le cas des seniors.

En ce sens, la réforme des retraites prévue pour 2019 est un moyen de rassembler les fonctionnaires, les salariés et les travailleurs indépendants sous un même toit en les traitant de la même façon.

Mais ce nouveau système universel semble susciter plus d'inquiétudes que de soulagements. Le fait est que certains retraités privés ont bénéficié des privilèges spécifiques pour cause d'invalidité, d'inaptitude au travail et même pour avoir effectué de pénibles travaux durant leur période active. Pour les aider à y voir un peu clair, le haut-commissaire a organisé des concertations sociales.

Deux dispositifs qui seraient remis en question

Le projet de loi pour la réforme des retraites 2019 n'est encore qu'à sa phase préparatoire que les questions fusent déjà de partout. Et d'après l'équipe du haut-commissaire qui a organisé des réunions en vue de définir son contenu, le devenir des pensions des retraités pour invalidité, pénibilité ou inaptitude au travail suscite le plus d'inquiétudes.


Il faut savoir que les salariés ont jusqu'ici bénéficié de deux dispositifs leur permettant de partir avant l'âge légal du départ à la retraite, en conservant quand même un taux plein. Le C2P est l'un d'eux. Existant depuis la réforme de 2013, il offre à ceux qui exercent des travaux jugés pénibles de récolter des points avec lesquels ils peuvent négocier leur départ anticipé, dont le maximum accordé est de 24 mois.

Le deuxième concerne les employés ayant subi un accident de travail ou une maladie professionnelle, les rendant invalides de façon permanente. Ils peuvent, dans ce cas, bénéficier sous forme de compensation d'une retraite anticipée sans décote une fois arrivés à leur 60ème anniversaire.

Le but serait d'uniformiser les règles du système de retraite

Il est à préciser que le nouveau système universel a prévu de calculer les revenus de retraite de la même manière, et ce quel que soit le régime. Quoique quelques disparités soient toutefois constatées auprès des fonctionnaires et des travailleurs indépendants.

Les premiers bénéficieront de l'extension du dispositif C2P tandis que les indépendants, à défaut de cela, doivent avoir contracté une mutuelle pas cher pour espérer obtenir un complément de revenus une fois à la retraite.


Pour ce qui est des pensions pour invalidité, les règles sont pour le moment différentes d'un régime à un autre :

  • Les salariés inaptes bénéficient d'un taux plein une fois les 62 ans passés même s'ils ont été absents de leur lieu de travail pendant plusieurs trimestres (moyennant parfois d'une reconnaissance d'inaptitude visée par un médecin de la caisse de retraite) ;
  • Les fonctionnaires peuvent profiter de cette possibilité sans qu'un âge minimal soit exigé, mais avec un quota de pension réduit.