Trois années de pourparlers qui se sont soldées par un succès. C’est le récent exploit de la Chine où actuellement, bon nombre de médicaments anticancéreux sont couverts par l’assurance maladie et ont vu chuter leur prix. D’autres négociations sont également en cours afin de rendre plus abordable le coût de traitement de certaines affections graves. Cette initiative ayant pour objectif d’éviter le recours à des médications alternatives à risques.

Le cancer se trouve parmi les premières causes de mortalité dans le monde. Mais en Chine, il sévit davantage. Tous les ans, plus de trois millions de nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués dans ce pays alors que leurs traitements sont onéreux.
De fait, la majorité des remèdes dédiés sont produits à l'étranger et leurs prix sont, de ce fait, lestés par des frais d'importation de distribution. Si bien que faute d'y avoir accès, les patients sont contraints de chercher d'autres possibilités.
Conscient de cette problématique, le gouvernement a fait des négociations de prix des médicaments anticancéreux sa priorité au cours des dernières années, en les intégrant dans le programme national d'assurance maladie de base. Il prévoit aussi de voir de près le coût du traitement d'autres maladies graves.
Des prix inabordables pour le grand public
Le fardeau du cancer atteint chaque année 3,8 millions de nouveaux cas en Chine avec une évolution rapide de l'incidence pour certains d'entre eux, à en croire le communiqué de l'Hôpital du Cancer de l'Académie chinoise des sciences médicales.
Force est toutefois de constater que les dépenses en matière de soins sont très lourdes pour les cancéreux étant donné les tarifs trop élevés appliqués par les sociétés pharmaceutiques.
Étant pour la plupart importés, des coûts de distribution et des droits douaniers sont en effet ajoutés aux prix des médicaments, qui reviennent alors plus chers dans le pays que dans d'autres.
L'inaccessibilité des traitements incite les gens du peuple à commander en ligne des médications génériques, dont les produits indiens, par exemple, qui sont plus abordables. Or, cette initiative implique plusieurs risques à encourir, selon les responsables de la Commission nationale de la santé.
C'est bien le cas d'un patient atteint de la leucémie qui a traité initialement sa maladie avec Gleevec de la marque Novartis en dépensant mensuellement près de 24 000 yuans, l'équivalent de 3 535 dollars. Faute de moyens, il a dû se fournir avec une version générique au risque de se faire arrêter étant donné que la vente de celle-ci est interdite en Chine.
Des mesures efficaces pour réduire les dépenses liées aux traitements
Afin de permettre aux personnes atteintes du cancer d'accéder plus aisément à des soins adéquats, la réduction des prix des médicaments est de mise. De même, ces derniers doivent être remboursés par la caisse d'assurance maladie.
C'est ce qui a été initié par les autorités chinoises en 2015 à travers plusieurs négociations qui se sont avérées fructueuses au bout de trois ans. Au fondateur de Beijing Dingchen Consultancy, Shi Lichen, de confirmer :
Les médicaments anticancéreux ont constitué la priorité des négociations de prix ces dernières années en raison du nombre croissant de patients atteints du cancer et de leurs prix plus élevés.
Ainsi, 34 médicaments les plus utilisés traitant les cancers du sein, du poumon, du rectum et de l'estomac sont maintenant inclus dans le programme national d'assurance maladie de base après avoir vu leur prix s'abaisser à plus de 50%.
Parmi les 17 prix révisés en octobre, celui de l'Erbitux de la marque Merck, a enregistré une remise de 69% (allant de 4 200 yuans à 1 295 yuans). En outre, 103 médicaments antinéoplasiques ont bénéficié d'une exonération de leurs droits d'importation.
À préciser que l'Administration nationale de la sécurité des soins de santé ne s'est pas contentée de négocier pour les traitements anticancéreux, ces derniers n'étant pas les seules sources de dépenses en soins. Les patients atteints d'affections graves sont aussi au cœur de leurs préoccupations. Selon sa porte-parole :
Le nombre de patients atteints d'autres maladies graves telles que les maladies cardiaques et l'hépatite B est également élevé, et ils ont également lancé un appel pour des médicaments plus abordables.
À Shi Lichen d'ajouter :
Après des études faites au cours des dernières années, les autorités pourraient élargir les négociations de prix aux médicaments traitant d'autres maladies graves telles que les maladies cardiovasculaires.