Jusque-là, les compagnies d’assurance marocaines comptaient surtout sur les primes d’assurance auto pour rentabiliser leur activité. Elles permettaient même de couvrir les déficits sur d’autres produits, tels que l’assurance maladie ou encore l’AT (accident de travail). Cependant, ce secteur commence aussi à s’essouffler, sous l’effet de la concurrence, mais également des fraudes.

Les fraudes à l'assurance et le blanchiment d'argent : un véritable fléau
Le président de l'Acaps (Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale au Maroc), Hassan Boubrik, a tiré la sonnette d'alarme. Diverses enquêtes ont permis de découvrir que de nombreuses compagnies d'assurance se livrent aujourd'hui à du blanchiment d'argent pendant que certains courtiers se livrent à des pratiques tout aussi condamnables.
Des intermédiaires en assurance n'hésitent pas à accorder des facilités de paiement à leurs clients bien que cette opération soit formellement interdite.
Ces professionnels doivent en effet obtenir l'accord de la compagnie d'assurance avant d'accepter des demandes de crédit. Hassan Boubrik promet ainsi des sanctions dans un avenir très proche.
Mais le mal est plus profond
Plus que les fraudes et autres pratiques illégales, ce sont surtout les stratégies des compagnies marocaines d'assurance qui ne sont plus efficaces. Hormis l'assurance auto, les autres produits ne sont plus profitables depuis quelques années.
Les compagnies arrivaient jusqu'ici à équilibrer leurs comptes puisque l'activité sur les voitures et les automobilistes continuait à être fortement rentable, mais ce n'est plus aussi vrai aujourd'hui.
Petit à petit les marges se réduisent, la concurrence se fait de plus en plus rude, le nombre des sinistres augmente et le coût des indemnisations flambe (les factures de réparation sont élevées ainsi que les frais médicaux).
Selon Hassan Boubrik,
« Les assureurs marocains — qui doivent également faire face à la digitalisation des services (assurance en ligne) – gagneraient à promouvoir un peu plus les autres produits et ne pas tout miser sur l'assurance auto ».
Jusqu'alors, les assurances maladie et assurances AT étaient surtout pour eux un moyen d'appâter les entreprises et les particuliers pour que ces derniers demandent par la suite un devis assurance auto en vue d'une souscription de contrat.