En France, le nombre de médecins exerçant en zone rurale est très limité. De plus, les professionnels de santé œuvrant dans l’arrière-pays sont souvent dans l’incapacité de se déplacer lorsqu’ils sont appelés à intervenir. Dans l’Hérault, il a fallu presque 10 heures pour établir le constat de décès d’un défunt, faute de médecin.

Certaines zones en France souffrent d'une pénurie de médecins. Cela a un impact sur les prestations médicales accordées à la population de ces localités. C'était le cas à Nizas, dans la commune de l'Hérault.
Suite au décès d'un senior, le maire du village a requis les services d'un médecin. Toutefois, 9 heures sont passées avant qu'un professionnel de santé ait pu confirmer le décès.
Cet événement n'est pas un cas isolé comme le fait remarquer l'Ordre des médecins de l'Hérault. Le nombre limité de médecins travaillant dans les communes rurales et le fait que ces derniers ne s'occupent que de leurs patients expliquent le temps d'attente important.
Le manque de médecins est un problème de taille
Xavier de Boisgelin, président de l'Ordre des médecins de l'Hérault, soutient le constat selon lequel la pénurie de médecins est une réalité dans nombre de zones reculées. D'autant plus qu'avec une population vieillissante, le nombre de patients ayant besoin de soins ou qui sont décédés est assez élevé.
Le manque de praticiens devient alors une véritable catastrophe. Les seniors vivant seuls, n'ayant pas de famille à proximité ou de médecin traitant en sont les premières victimes.
Le président a notamment souligné le cas du décès d'un pensionnaire de maison de retraite, un vendredi. À cause de la faible densité de médecins dans l'arrière-pays, les employés de l'établissement ont dû garder le corps durant le week-end entier, avant de trouver un professionnel de santé pour constater la mort du pensionnaire.
De plus, de nombreux praticiens dans ces zones ne se déplacent que pour leurs patients attitrés. Ainsi, ceux qui n'ont pas de médecins traitants auront des problèmes en cas de maladie ou de décès.
Une solution sera testée pour remédier à la situation
Face au problème, l'ARS et l'Ordre des médecins vont réaliser un test, en collaboration avec les praticiens retraités de l'Hérault. Contactés par courrier, ces professionnels sont priés d'intervenir en cas de nécessité. Ces médecins devraient disposer d'une assurance responsabilité civile professionnelle. Elle les protègera s'ils venaient à commettre une erreur ou à causer un préjudice lors de leur intervention.
Cette initiative pourrait éviter des cas comme celui survenu à Nizas, dans l'Hérault. Ayant retrouvé son ami de 86 ans mort à son domicile, un homme a prévenu le maire de la commune vers midi.
Ce dernier a contacté différents organismes (le Samu, la gendarmerie, l'ARS…), mais aucun médecin n'a pu se déplacer avant 20 heures et plus. C'est seulement après 9 heures d'attente qu'un praticien est venu. Il ne s'est déplacé qu'une fois ses consultations finies.
Le test proposé par l'Ordre des médecins et l'ARS devrait éviter qu'une telle situation ne se reproduise. Pour l'appliquer, 70 médecins retraités ont déjà répondu positivement. Ils devront se répartir dans tout le département et couvrir de nombreuses communes. Ces anciens praticiens seront payés 100 euros pour l'établissement d'un certificat de décès.