La prime à la conversion a été élargie depuis le 1er janvier 2019. Le dispositif peine cependant à séduire en raison de sa complexité. On peut effectivement avoir du mal à s’y retrouver avec le lancement de la super prime à la conversion de 4 000 euros et la pluralité des critères d’éligibilité.

La nouvelle prime à la conversion s’avère un dispositif compliqué

En 2018, pas moins de 250 000 primes à la casse ont été versées. Le dispositif ne semble pourtant pas rencontrer le même succès en ce début d'année. Le ministère de la Transition écologique note que si 60 000 nouvelles demandes ont été enregistrées depuis le 1er janvier dernier, ce chiffre est en dessous des objectifs.

Le gouvernement estime en effet que 4 millions de voitures restent encore à mettre à la casse. Le dispositif vise 1 million de véhicules d'ici 2022, dont 300 000 au minimum d'ici la fin de cette année. Pour le rendre plus accessible, l'Exécutif envisage de réaménager les conditions d'obtention.

D'importants retards de versement

Outre la complexité de la prime à la conversion, les retards de paiement constituent un autre frein majeur à celle-ci. L'année dernière, près de 70 000 personnes avaient dû attendre, parfois durant de longs mois, le versement de la subvention. Une situation due aux caisses vides de l'ASP (Agence de services et de paiement), l'établissement public chargé du versement de la prime.


Pour certains ménages, un tel retard peut représenter un sérieux problème car le financement d'une voiture, même s'il est aidé, constitue un effort financier considérable. Un concessionnaire de Mayenne souligne :

Nous avions accepté d'avancer le montant de la prime pour certains d'entre eux. Cela nous a posé des difficultés de trésorerie.

Face à ces retards, le ministère rassure :

C'est un problème qui n'arrivera plus cette année. En 2018, les fonds provenaient d'un compte d'affectation spécial, très verrouillé. Cette année, nous l'avons transféré directement dans notre budget.

Par ailleurs, l'Exécutif prévoit un réaménagement des conditions d'obtention de la prime :

Nous réfléchissons en tout cas à ce que les populations les plus fragiles ne courent aucun risque de délais de paiement. Cela pourrait passer par un système de pré-sécurisation des dossiers par exemple. Tout cela est à l'étude.

Casse-tête pour les particuliers comme les professionnels

Cette année, une super prime de 4 000 euros vient s'ajouter à la prime à la casse. Il s'agit d'une aide destinée aux ménages aux revenus modestes. Cette mesure s'avère cependant illisible du fait des nombreuses conditions telles que les ressources, l'âge du véhicule, le type de motorisation et la distance du trajet domicile-travail.

Heureusement qu'il est possible de recourir à des simulateurs pour vérifier rapidement l'éligibilité à la prime à la conversion. Par ailleurs, ce sera déjà l'occasion de consulter un devis assurance pour la voiture que l'on souhaite acheter avec la subvention car il faudra la couvrir rapidement.

À noter que même les professionnels du secteur trouvent le dispositif compliqué. Le concessionnaire de Mayenne avoue :

C'est vrai que mes commerciaux se mélangent parfois un peu les pinceaux, et plutôt que de faire aux clients des promesses qu'on ne pourra pas tenir, on les invite à vérifier d'abord leur éligibilité.

Ses collègues sont d'ailleurs nombreux à avoir décidé d'attendre que le ministère apporte des éclaircissements sur plusieurs points avant de proposer la prime à la conversion à leurs clients.