Les questions tournant autour des menstruations ont souvent été marginalisées. Ce qui fait que les périodes des règles sont toujours gênantes pour la plupart des femmes, notamment les moins âgées qui appréhendent les tâches ainsi que d’autres révélations en public. Une situation qui a encouragé des adolescentes féministes à adresser une pétition en vue d’un accès gratuit à des protections hygiéniques dans leur école.

La lutte contre la précarité menstruelle est amorcée sur le territoire français

Pour marquer la journée des droits des femmes, le ministère de la santé a annoncé des projets enrichissants en leur faveur. Mais il n'est pas le seul. Certains organismes ont également profité de l'occasion, à l'instar des Petites Glo', suivi par plusieurs ados féministes.

Ces dernières ont lancé une campagne, intitulée « Stop Précarité Menstruelle » dont l'objectif étant de se faire installer des distributeurs de protections hygiéniques bio et gratuites au sein de tous établissements scolaires de France. Une part de 0,05% du budget annuel de l'enseignement scolaire du ministère de l'Éducation nationale, selon elles.

Une initiative qui permettrait de normaliser le sujet qui semble tabou jusqu'ici, et qui serait une grande première pour le France.

Une requête des plus légitime

Les Petites Glo', une newsletter française dédiés à des adolescentes féministes, a profité du 8 mars dernier pour réclamer les droits de ses habituées de bénéficier d'un distributeur gratuit de protections périodiques dans les toilettes des filles au collège ou au lycée.


La pétition, adressée à Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, vise à faciliter la vie des étudiantes durant leur période de menstruation. Il se trouve en effet que cette période est loin de passer comme sur des roulettes pour la majorité des jeunes filles qui doivent se confronter à des situations quelquefois gênantes telles que l'angoisse des vêtements tâchés ou l'incapacité à faire du sport.

D'autant plus que 80% des personnes menstruées ont dû faire face à des règles imprévues. Mais pour la dirigeante de Gloria Media, Rebecca Amsellem, cette solution se penche plutôt sur des questions économiques. En effet, le projet ne réclamerait que 29 millions d'euros par an sur les 51,1 milliards représentant le budget annuel de l'enseignement scolaire. À cette DG de souligner :

Il existe une inégalité économique des filles et des garçons à l'école du fait de ces protections hygiéniques. Notre sondage, réalisé auprès d'ados âgées de 12 à 19 ans, montre que 97% estiment qu'elles sont trop chères. Il y a là un double objectif : l'égalité des classes et des sexes.

La newsletter ne se contente pas d'ailleurs d'un accès gratuit à des protections hygiéniques. Elle exige en plus que leurs composants soient bio. D'après Florence Fortuné, un membre des Glorieuses :

C'est essentiel de proposer des produits transparents en termes de composition. Encore dernièrement, l'enquête de 66 millions de consommateurs a montré le nombre de substances indésirables qu'elles contiennent et dont on n'avait pas connaissance jusqu'à récemment.

Une grande première pour la France

À l'exception de l'Écosse qui est déjà en plein dedans, dépensant quelque 6,4 millions d'euros pour réaliser son projet, la lutte contre la précarité menstruelle n'est pas principalement en vogue dans d'autres pays. En France, par exemple, elle est encore à ses premiers pas. Si l'on ne cite que le remboursement de la LMDE pour l'achat de protections périodiques par des étudiantes, à raison de 20 à 25 euros par an, visible auprès d'un comparateur mutuelle.

L'université de Lille a aussi montré l'exemple en dépensant 59 000 euros pour mettre à la disposition de ses élèves 30 000 kits composés d'une coupe menstruelle ou de deux paquets de tampons/serviettes.


Quant aux autorités publiques, elles s'y sont également mises. La maire du Xème arrondissement de Paris Alexandra Cordebard, entre autres, ainsi que des élus de l'ïle-de-France qui ont décidé de partager gratuitement des protections dans les collèges et lycées de leur localité. Selon Alexandra Cordebard :

C'est tout à fait abordable pour une ville. Je discuterai ensuite avec les principaux d'établissement et infirmières pour en fournir en fonction des besoins. Il est possible d'accorder une petite subvention supplémentaire de fonctionnement aux collèges avec qui nous fixerons une charte.