La réforme du Reste à charge (RAC) zéro a été mise en place pour réduire les dépenses onéreuses relatives aux visites chez un opticien et à l’achat de lunettes. Une étude a été récemment menée par un cabinet spécialisé pour le compte du Rassemblement des opticiens de France (ROF). L’objectif était de déterminer les conséquences de l’offre 100 % Santé sur les professionnels de l’optique et l’assurance complémentaire.

« RAC zéro » : les entreprises d’optique s’inquiètent

Une hausse du nombre de nouveaux porteurs

L'étude a démontré que la mesure ne peut qu'être favorable aux Français. En effet, les deux tiers des porteurs de verres unifocaux qui sont bénéficiaires de la hausse de la prise en charge vont pouvoir monter en gamme grâce au traitement antireflet inclus dans l'offre 100 % Santé.

De plus, de nombreux malades préfèrent faire l'impasse sur la visite chez l'opticien faute de moyens financiers. Mais les données issues de l'analyse permettent de conclure qu'environ 1,1 million de personnes auront désormais la possibilité d'accéder à des soins optiques adaptés et de bénéficier d'équipements répondant à leurs besoins.


Par ailleurs, le cabinet évalue à 15 % la proportion de l'offre 100 % Santé sur le marché de l'optique. Autrement dit, le dispositif aura un impact conséquent sur l'évolution de ce secteur. La question est : cet effet sera-t-il positif ou non ?

Les entreprises d'optique sur la sellette

Le déploiement du Reste à charge zéro aura obligatoirement une incidence sur les activités des opticiens. Pour compenser la diminution du montant maximal du remboursement des montures, ces derniers devront réduire leurs tarifs de 10 % à 12 %. À cela s'ajoute la possible augmentation du RAC pour les porteurs sur le marché libre, majoritaires dans ce secteur.

La hausse du volume combinée à la baisse des prix aura des répercussions négatives sur la rentabilité des sociétés d'optique, soit un recul de l'ordre de 1,7 point sur leur marge nette.

D'après l'étude, cette réforme fragilisera 11,4 % des entreprises.

Les organismes de complémentaires santé s'en tireront mieux

Selon le syndicat des opticiens,

cette mesure engendrera 350 millions d'euros d'économies pour les organismes d'Assurance maladie complémentaire (Ocam), dont les mutuelles.

Cette somme permet de couvrir largement les 250 millions qui leur sont réclamés.