Le risque d’allergie aux pollens est accentué dans toute la France, à en croire les révélations de trois réseaux de contrôle, dont le RNSA (Réseau national de surveillance aérobiologique), lors de leur dernier bilan. Et à ce phénomène saisonnier s’ajoute la pollution atmosphérique alors que leur combinaison est incontestablement néfaste pour les patients allergiques.

La France fait face à un boom des allergies au pollen dû au réchauffement climatique

Comme chaque printemps, l'on s'attend à une recrudescence des allergies au pollen en France. Cependant, la hausse de la température de février dernier qui continuera ce mois d'avril a augmenté les désagréments étant donné que la prolifération des pollens sera plus accentuée.

C'est ce qu'ont d'ailleurs révélé trois réseaux de suivi dans leur bilan annuel, publié le mois dernier. Effectivement, plusieurs régions du pays ont été citées pour leur niveau d'alerte élevé. D'autant plus que les pics de pollution aux particules fines enregistrés dans plusieurs villes sont loin d'arranger les choses. De quoi alarmer la population française, dont le quart sont sensibles à des agents allergènes.


Interviewée par Magazine de la santé, la pneumologue Jocelyne Just se montre toutefois rassurante en évoquant quelques actes préventifs.

Une dispersion plus accentuée

L'hiver est un moment de répit pour le quart des Français qui souffrent d'allergies respiratoires, car la dissémination des pollens provenant de certains arbres (aulnes, frênes, noisetiers…) est des moindre. Mais l'arrivée du printemps est pour 50% de ces patients une période éprouvant du fait de la hausse des températures qui favorise leur production et leur dispersion.

Et c'est ce qui a amené les trois organismes en charge de suivis atmosphériques, dont APSF (Association des pollinariums sentinelles de France), Atmo France (Associations de surveillance de la qualité de l'air) et RNSA (Réseau national de surveillance aérobiologique) d'exposer leur analyse à l'occasion de la Journée française de l'allergie le 19 mars dernier. Selon eux :

« Le réchauffement climatique et la hausse des températures conduisent à une augmentation des quantités de pollen […] un épisode de chaleur exceptionnel en avril a permis aux bouleaux de fleurir dans des conditions très favorables […] les quantités de ce pollen ont battu tous les records ».

Toujours est-il que ce n'est pas un phénomène isolé. Un même pic anormal a aussi été constaté durant la même période, en 2018. Sauf que le rapport annonce des vagues de plus en plus importantes à cause du réchauffement climatique :

« D'après les simulations faites par le RNSA, les effets du changement climatique sur les pollens risquent de s'amplifier dans le futur ».

Pour le moment, des risques d'allergie ont été constatés dans toute la France, mais à des niveaux différents. Ils sont entre autres :

  • Faibles dans le sud-ouest, pour les pollens de peuplier et de graminées ; 
  • Moyens dans la même partie du pays, pour ceux provenant de noisetiers et d'aulnes ; 
  • Élevés pour ceux de cyprès (toujours dans le sud-ouest) ; 
  • Très élevés dans la zone méditerranéenne pour ceux provenant du même type d'arbre ; 
  • Élevés dans cette région, pour ceux de frênes ;

Réduire les risques d'allergie au pollen

Plusieurs formes d'allergie sont provoquées par la prolifération de pollens, dont le traitement peut être pris en charge par la mutuelle du patient. À savoir, elles peuvent être bénignes (une simple rhinite par exemple), mais peuvent également être plus compliquées (asthme, conjonctivites allergiques…). Elle peut même enclencher des intolérances à certains aliments. Comme l'explique la pneumologue Jocelyne Just lors de son interview :

« Certains pollens ont une parenté avec des aliments et on peut avoir des allergies alimentaires lorsqu'on a une allergie au pollen ».

Force est aussi de constater que la pollution de l'air aux particules fines accentue les dommages occasionnés par les pollens. Selon la professeure Just :

« Le fait d'inhaler à la fois des pollens et des particules va faire que vous avez un risque de faire de l'asthme beaucoup plus élevé que si vous inhalez uniquement le pollen ou la particule. Et la pollution atmosphérique rend les pollens plus allergisants ».

Des précautions peuvent toutefois être prises pour amenuiser les risques d'allergie :

  • Suivre méticuleusement le traitement prescrit par son médecin traitant ; 
  • Se débarrasser des éventuels pollens incrustés dans les cheveux en prenant une douche avant de dormir ; 
  • Éviter de pratiquer du sport pendant les périodes ensoleillées afin de toujours respirer lentement. 
  • Utiliser des applications dédiées afin de pouvoir jauger la quantité de pollens dans l'air.