La colorimétrie des voitures vendues ces dernières années a beaucoup changé. Avant les années 2000, les constructeurs automobiles privilégiaient des teintes claires, voire extravagantes. Après cette période, les voitures ont pris des couleurs moins voyantes. De nombreuses explications ont été avancées pour permettre au public de comprendre les raisons de ces changements.

Le mois dernier, une étude indiquait qu'en 2018, trois quart des véhicules achetés sur le territoire français étaient de couleur blanche, grise ou noire. Ces choix chromatiques suscitent différentes réactions. Pour certains, la teinte blanche est associée aux véhicules utilitaires tandis que pour d'autres, acheter une voiture rouge, c'est prendre le risque de payer son assurance plus cher.
De nombreux préjugés circulent sur la couleur des voitures. Afin d'éclaircir la situation, plusieurs professionnels dans le secteur de l'automobile ont donné leur version sur le sujet. Les réponses obtenues devraient permettre aux Français de se débarrasser de certains clichés.
Comprendre les couleurs vives
Dans les années 50, les Cadillac étaient vendues en rose. 20 ans plus tard, les Japonais se déplaçaient dans des voitures aux teintes éclatantes allant du bleu à l'orange en passant par le rose ou le vert. En 1993, la Twingo bonbon de Renault connaissait un grand succès. Quelques années plus tard, la colorimétrie des véhicules s'est pourtant tournée vers les teintes plus basiques.
D'après François Farion, directeur design matière et couleur chez Renault, ce fait s'explique par une atteinte au moral des ménages. Il indique qu'après la crise de 2008, les couleurs vives ont disparu des voitures. Les modèles rouges ont été les plus touchés, car après les événements, ils ont été supprimés des commandes. Toutefois, la tendance est en train de changer.
En France, les acheteurs ont droit à une plus large palette de nuances lorsqu'ils commandent un véhicule. Ce n'est pas le cas aux États-Unis où le client repart avec la voiture qu'il a trouvée chez le concessionnaire. Dans l'Hexagone, commander une voiture colorée est plus facile. D'autant que les couleurs métallisées y sont facturées plus cher.
Faire attention aux idées reçues
L'un des préjugés concernant les voitures colorées est que les modèles rouges nécessitent des primes plus élevées. Guillaume Gorge, directeur de l'offre Auto chez AXA, explique que c'était le cas il y a une trentaine d'années. À cette époque, ceux qui conduisaient des voitures rouges étaient souvent victimes d'accidents. Au moment de réaliser un devis assurance, il était alors préférable de ne pas avoir un véhicule de cette nuance.
Les personnes ayant un véhicule de cette teinte sont souvent de mauvais conducteurs. C'est toujours le cas jusqu'à présent, mais les assureurs ne peuvent pas proposer différents tarifs selon les couleurs. De plus, ils ne tiennent plus compte des critères dits « comportementaux » qui sont assez controversés.
Un autre préjugé concerne la couleur blanche. Elle est souvent assimilée aux camionnettes et autres véhicules utilitaires employés dans les flottes d'entreprise. Toutefois, son image se positive depuis quelques années. Cela est dû à la marque Apple et à sa large gamme de produits blancs. De plus, François Farion explique qu'actuellement, cette teinte se décline parfaitement en nacré, une couleur nécessitant l'usage de 3 couches.