Lorsque des personnes ont besoin de soins généraux ou spécifiques, ils profitent d’un remboursement accordé par l’Assurance maladie. Pour l’occasion, leurs données personnelles (noms et prénoms, adresse…) sont enregistrées. Pourtant, ces informations peuvent être consultées ou piratées, ce qui pose un problème aux patients, surtout aux fonctionnaires. Certains d’entre eux ont reçu des menaces par le biais de ces informations.

Les fuites d'informations sont courantes dans de nombreuses structures, et l'Assurance maladie ne fait pas exception. Pour lutter contre les menaces terroristes, de nombreux policiers, douaniers et agents pénitentiaires ont demandé à leurs organismes de leur accorder l'anonymat.
La Mutuelle générale de la police (MGP) a répondu à leur requête. Une mesure a été récemment mise en place afin de supprimer certaines informations qui pourraient les mettre, eux et leurs proches, en danger. C'est le cas de Guillaume Lebeau, policier de la région parisienne qui déclare avoir été menacé, ainsi que sa famille, par des jeunes qu'il avait récemment appréhendés.
Des mesures de sécurité seront appliquées
En 2016, l'attentat de Magnanville ayant entraîné l'assassinat d'un couple de fonctionnaires à son domicile a poussé les autorités à mettre en place des dispositifs adéquats. La suppression de certaines données dans les fichiers de soins des fonctionnaires est un bon moyen pour assurer l'anonymat de ces derniers.
Pour les syndicats de la police, cette action représente une certaine avancée pour la sécurité des fonctionnaires. David Olivier Reverdy, délégué national d'Alliance police national, déclare pourtant que cette mesure est insuffisante. En 2017, la loi de sécurité publique avait été votée afin d'offrir l'anonymat aux fonctionnaires lors de leurs procédures. Cependant, cela n'a pas empêché de nombreuses personnes de s'inquiéter quant aux possibles fuites d'informations personnelles sur Internet.
Le délégué indique que les fonctionnaires demandent plutôt l'anonymat dans le métier et dans les différentes procédures. Il déplore que la loi n'est pas allée assez loin pour assurer leur protection.Les adresses postales seront supprimées
Lorsqu'une personne recourt à sa mutuelle santé, elle emploie sa carte Vitale. Donnée aux clients de plus de 16 ans, celle-ci permet de simplifier les démarches dans différents domaines. Cette carte transmet automatiquement à différents services des informations sur le patient et les soins dont il a besoin. Et c'est pour ces données que les fonctionnaires craignent le plus.
La fuite de données personnelles via Internet étant fréquente, la Mutuelle générale de la police a lancé « MGProtect ». Ce nouveau service permet de réaliser des échanges uniquement grâce au téléphone, par voie électronique et l'espace adhérent. Benoît Briatte, président de la mutuelle, indique que cette mesure permettra aux 200 000 adhérents de ne plus se voir adresser de courrier. Ainsi, ce dispositif supprimera leurs adresses de la banque de données.
Le président explique que ses clients pratiquent des métiers dangereux. Toutefois, ils ne veulent pas faire courir de risques à leur famille. La mutuelle souhaite donc les protéger efficacement.