Les voitures diesel étant sujettes à de lourdes taxes écologiques et à des restrictions de circulation en région francilienne, les ventes ont indubitablement baissé sur le marché de l’occasion. Face à cette situation, les prix ont été revus à la baisse. Mais les potentiels acheteurs se demandent encore s’ils devraient passer ou non à l’essence.

Chez la marque BMW, qui commercialise des voitures à Sens, dans le département de l'Yonne, les tarifs des véhicules de seconde main ont régressé d'environ 10 %. C'est ce que révèle le vendeur Alexandre Girard, en comparant les données avec les chiffres de l'année dernière. En effet, les acteurs du secteur ont dû consentir à ce sacrifice financier eu égard au contexte actuel.
Hormis l'augmentation continue des prix du carburant, les mesures écologiques prises par le gouvernement en vue de verdir la flotte automobile ont engendré la réticence des acheteurs. Il reste à savoir si cette politique tarifaire permettra de relancer les ventes.
Un choix judicieux entre les moteurs diesel et essence
Franck Bourdais, qui vend des voitures d'occasion chez Jeannin automobiles, avance que les clients hésitent actuellement entre les modèles diesel et ceux qui roulent à l'essence. D'une manière générale, leur choix reste motivé par les distances à parcourir dans l'année.
Par exemple, j'ai un client qui est venu me voir. Il voulait acheter une essence parce que, soi-disant, il ne roulait plus beaucoup. Il me répond qu'il n'effectue plus que 20 000 kilomètres par an. Aujourd'hui, cela correspond toujours à un achat diesel et non pas essence.
Si ces propos attestent de l'état d'esprit (de confusion) des consommateurs, ces derniers sont conscients des difficultés qu'ils pourraient rencontrer lors de la revente. Un particulier qui revend ses voitures pour pouvoir changer régulièrement de modèle, se demande si ses véhicules continueront à trouver preneurs.
Les acheteurs se soucient du prix de revente
Certains véhicules d'occasion sont devenus beaucoup moins chers, y compris les modèles haut de gamme, et ce, depuis deux ans. Durant cette période, les tarifs ont dégringolé de 15 %, ce qui pourrait également inciter les assureurs à faire un effort par rapport au devis assurance. Les vendeurs espèrent que cette mesure portera ses fruits, sachant que sur 10 modèles vendus en 2018, 6 fonctionnaient au diesel.
Les petites citadines de seconde main ne s'écoulent plus aussi bien sur le marché étant donné que les usagers de la route tendent à adopter des comportements écoresponsables.
Mais ce n'est pas tout. Les diesel d'occasion achetés à un prix fort du fait de leur montée en gamme pourront-ils être revendus à un tarif intéressant face à la demande croissante en essence ? Alexandre Girard indique que cette question travaille probablement les propriétaires qui se projettent dans quatre ans.