Le salon Passi'Bat, dédié à la construction passive, positive et durable, se tient du 16 au 18 avril 2019 à la Porte de Versailles à Paris. Cet évènement est l’occasion de revenir sur les enjeux des bâtiments très basse consommation. Un concept qui va au-delà de la dimension du chauffage.

Le concept d’habitat passif doit encore se faire connaître

Le concept de bâtiment passif est apparu au nord de l'Europe. Depuis 2007, il se développe en France grâce aux actions de La Maison Passive, une association écologiste et pro-active promouvant un mode de construction particulièrement économe en énergie.

Le bâtiment passif vise à diminuer de 90 % l'énergie de chauffage consommée par une construction ancienne et de 50 % pour du neuf. Les habitations construites sur ce principe privilégient les grands vitrages pour permettre de bénéficier des bienfaits du soleil.

Un sondage effectué en 2017 auprès d'habitants de maisons individuelles passives indique que cela entraînait une réduction de 30 à 100 euros par mois au niveau des factures énergétiques.

Rentabilité sur le long terme

Si le concept d'habitat passif affiche un ambitieux objectif en termes d'économie de chauffage, il ne s'arrête pas là. La présidente de La Maison Passive, Laurence Bonnevie, explique :

L'idée, c'est d'avoir une enveloppe quasi-parfaite, avec le moins de déperdition possible et une très bonne étanchéité à l'air.

Tout bâtiment peut en théorie devenir passif. Cependant, le surcoût lié à la réhabilitation ou à la construction pose problème. Celui-ci est estimé entre 5 et 15 %. Laurence Bonnevie précise :

L'investissement est un peu plus lourd, mais cela reste explicable par le savoir-faire, la technicité et le soin apporté à la pérennité des solutions mises en place.

Elle souligne cependant qu'il faut tenir compte des gains possibles et de l'amortissement étant donné qu'un bâtiment passif consomme un minimum de chauffage. Par conséquent, les coûts liés à la mise en place et à la consommation d'énergie diminuent.


En effet, un habitat passif vise avant tout à être rentable. Les économies générées à long terme sont censées compenser l'investissement de départ. Le salon Passi'Bat est l'occasion pour la filière de faire connaître, entre autres, ces avantages.

Les bâtiments passifs sont encore peu nombreux en France

Certains se demandent sans doute s'il existe une assurance habitation spécifique pour une maison passive. Certains assureurs exigent une prime plus élevée pour ce type de construction en raison notamment des matériaux utilisés.

Il faut débourser en moyenne 7 à 20 % de plus que pour une maison traditionnelle pour assurer un habitat passif.
Cela dit, il est possible de trouver une offre moins chère en recourant à un comparateur.

Lorsqu' il respecte les critères de construction passive, un bâtiment est récompensé par un label. Il en existe 4 pour le neuf et 1 pour la rénovation.

Si chaque niveau de certification comprend des critères spécifiques, la consommation annuelle de chauffage constitue la condition principale à remplir. Celle-ci ne doit pas dépasser 15 kWh/m² pour une construction neuve et 25 kWh/m² pour un bâtiment rénové.

Pour l'heure, moins de 300 bâtiments passifs ont été labellisés en France (maisons individuelles, habitat collectif et construction tertiaire). Ce faible chiffre s'explique par le fait que l'obtention du label représente une étape dans laquelle les propriétaires ne désirent pas tous forcément se lancer. Laurence Bonnevie indique :

Les bâtiments labellisés constituent la partie émergée de l'iceberg. Il existe de nombreux projets, dans tous les secteurs, qui entrent dans les critères mais qui ne sont pas certifiés, tout simplement parce que les porteurs n'en font pas la demande.