D’ici quelques années, les voitures autonomes envahiront les rues. Pourtant, à l’heure actuelle, les piétons ont encore du mal à faire confiance à ces véhicules sans conducteur. Les constructeurs ont ainsi intérêt à les convaincre. Deux spécialistes donnent quelques pistes pour rassurer les usagers de la route.

Les pistes pour renforcer la confiance envers les voitures autonomes

Une appréhension qui trouve sa source dans nos cultures

D'après Jean-François Bonnefon,

la confiance dans les voitures autonomes diffère selon le point de vue des passagers et des usagers de la route.

Les premiers ne se sentent pas rassurés d'être conduits par des « machines ». Les seconds ont des doutes sur le fait que les voitures autonomes puissent limiter les accidents.

Pour Stéphane Hugon,

la peur des véhicules sans chauffeur est d'origine culturelle.

En effet, plus qu'un objet technique, la voiture est perçue par le conducteur comme un prolongement de son propre corps.

Cette fusion entre la personne et le système mécanique constitue une expérience irrationnelle aux yeux des individus concernés.


Dans la culture européenne, il est encore inconcevable d'accepter la continuité du naturel et de l'artificiel, contrairement aux pays asiatiques où cela est déjà fortement imprégné dans le mode de vie.

La confiance : une notion à travailler

Par ailleurs, il est difficile pour les humains d'établir une relation de confiance avec les machines, dans le sens où ils ne peuvent appréhender leurs comportements.

Toutefois, il est fort probable que la confiance des usagers de la voirie s'installera au fur et à mesure que les voitures sans chauffeur auront fait leurs preuves.

Et la voiture autonome est confrontée à un défi de taille, celui de pouvoir se fondre dans le trafic routier.

Pour cela, une règlementation spécifique à ces véhicules doit être mise en place pour mieux encadrer les situations courantes sur les routes.

L'objectif est de limiter les risques d'accidents et de mauvaise compréhension ou interprétation des événements par l'algorithme.

Une interaction est-elle possible entre les machines et les humains ?

D'habitude, les automobilistes et les usagers de la route communiquent entre eux, par des gestes ou des signaux, par un simple regard ou de manière instinctive ou verbale. La question est de savoir si une interaction est possible entre les voitures autonomes et les humains.

Comment un algorithme pourrait-il connaître les intentions des usagers de la route et agir en fonction ? De nouveaux dispositifs doivent ainsi être conçus pour faciliter la communication entre les deux parties.

Cela pourrait être des codes, des signaux familiers qui seront compris par tous. Ils aideraient à l'avenir à prévenir les accidents routiers qui diminueront de manière notable. Aussi bien les usagers de la route que les compagnies d'assurances voiture seront plus tranquilles.