Les chiffres dévoilés par l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) font froid dans le dos : environ 700 000 conducteurs sillonnent les routes sans leur permis. Un chiffre qui a doublé en l’espace de 10 ans. Des contrevenants ont fait part de leur vie de conducteur en « situation illégale » au quotidien.

Une situation illégale assumée petit à petit
Un conducteur en infraction, raconte qu'au début, rouler sans le fameux papier rose était très angoissant mais au fil du temps, il s'y est habitué. Il s'est fait retirer son sésame après une série d'infractions :
- conduite en état d'ivresse,
- excès de vitesse,
- téléphone au volant.
Cela fait maintenant dix ans qu'il n'a plus son permis, il ne s'en soucie plus et continue de conduire tous les jours. Après l'avoir « perdu », ce chef d'entreprise en devenir n'avait aucune intention de le repasser faute de temps. En cas de contrôle routier, il se contente de présenter une déclaration de perte aux forces de l'ordre.
Toutefois, il a finalement décidé de s'inscrire dans une auto-école suite à un événement survenu dans sa famille. Heureusement pour ce « hors la loi », car il s'est fait prendre par la police en train de téléphoner au volant quelques jours plus tard. Verdict : 500 € d'amende.
Pendant cette décennie dans l'illégalité, il a eu deux accrochages, restés sans suite car les autres conducteurs n'avaient pas d'assurance auto. Pour éviter les accidents, il déclare faire preuve de beaucoup de vigilance. Il prend également moins de risques et se fait discret dans la circulation pour ne pas se faire contrôler.
Certains ne s'assument pas
Certains conducteurs sans permis sont cependant loin de s'accommoder à cette situation illégale. L'un d'eux, un retraité, a du mal à s'habituer à son cas. En voulant renouveler son permis BE, il s'est rendu compte que les démarches étaient fastidieuses et les délais de délivrance trop longs.
Il a dû ainsi enfreindre la loi en roulant sans son carton rose depuis quelques mois. Se sentant comme un délinquant, il appréhende la circulation sur les grands axes et évite autant que possible les rues où les contrôles sont fréquents.
Repasser le permis plus tard
Un autre conducteur a vu tous les points de son permis s'envoler peu à peu en trois ans après son obtention. Il ne les a plus comptés jusqu'à ce que son sésame lui soit définitivement retiré. Pour cet amateur de vitesse, il est difficile de rouler sans excès au point qu'il a décidé de ne plus le repasser.
Il a toutefois fait une photocopie de son papier rose pour le présenter à chaque contrôle ou entretien d'embauche.
En infraction depuis 6 ans, il compte bien repasser l'examen un jour, mais pour l'instant il assume très bien cette situation irrégulière.