Le 9 avril 2019 est une date à marquer sur une pierre blanche pour les Français souffrant du cancer de la voie respiratoire en France. La commission de la HAS (Haute autorité de santé) a en effet donné son feu vert pour la prise en charge de l’utilisation du Moovcare Poumon par la Sécurité sociale. De quoi renforcer l’accompagnement médical de près de 7 patients sur dix atteints par an, et améliorer leur survie.

Le remboursement du Moovcare Poumon est un nouveau souffle pour la survie des patients

De tous les cancers, celui du poumon est le plus mortel dans le monde. Or, il se trouve parmi les plus fréquents en France, tant chez les hommes que chez les femmes à raison de 49 000 individus atteints par an. Une situation que l'application Moovcare Poumon, mise sur pied grâce au cancérologue Fabrice Denis et à la société Sivan innovation, promet d'améliorer.

Le fait est que cet outil de télésurveillance permet de contrôler l'évolution de la maladie afin d'optimiser l'efficacité des traitements. Et aux meilleures nouvelles, le recours à cette innovation sera bientôt remboursé suite à l'approbation de la Cnedimts, la commission nationale d'évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé.


Vers une meilleure survie des cancéreux

Près de 50 000 Français par an sont touchés par le cancer du poumon, dont on compte davantage d'hommes atteints que de femmes. Cette maladie est d'ailleurs qualifiée comme la première cause de décès chez les individus de sexe masculin se trouvant dans la tranche d'âge de 45 à 64 ans. Certes, les traitements médicaux sont actuellement très avancés, mais rien ne garantit les risques de rechute.

Et afin d'anticiper les éventuelles dégradations de l'état du patient, le professeur Fabrice Denis, spécialiste dans le domaine de l'oncologie exerçant à l'Institut Jean-Bernard du Mans a élaboré une application d'autosurveillance, baptisée Moovcare. Cet outil novateur, visant à augmenter l'espérance de vie de ses utilisateurs (de 7 mois supplémentaires selon les estimations des chercheurs), a été ensuite mis en place par Sivan innovation, une Startup israélienne, pour cibler suivre régulièrement l'état et l'évolution des symptômes de milliers de malades souffrant du cancer broncho-pulmonaire.

Si la souscription d'une complémentaire santé permet d'être couvert en cas de recours à ce genre d'intervention, la Cnedimts a approuvé l'idée d'une prise en charge par l'assurance maladie des coûts relatifs à l'utilisation du dispositif le mois dernier. Une initiative qui profitera aux 35 000 Français par an éligibles à ce système. En effet, certains critères sont requis pour pouvoir en bénéficier. D'après les explications de la commission nationale :

« Moovcare Poumon peut être utilisé avec un traitement de maintenance par chimiothérapie, une thérapie ciblée et/ou une immunothérapie [...] Moovcare Poumon ne convient pas aux patients très symptomatiques au début de leur surveillance pour leur cancer du poumon ».

Le potentiel de l'application a joué en sa faveur

Si la Cnedimts tient à souligner que Moovcare Poumon demeure au stade d'outil complémentaire, elle n'en est pas pour autant moins convaincue du potentiel de celui-ci. En effet, cette solution contribue efficacement à la détection précoce des moindres complications liées à la maladie, entre les visites médicales.


Concrètement, les données cliniques sont transmises auprès des professionnels de santé en charge du suivi. Des algorithmes permettent d'évaluer l'état de santé de l'utilisateur et des signaux sont enclenchés au cas où une consultation, un examen d'imagerie ou divers autres soins sont requis urgemment.

La satisfaction de la commission de la HAS par rapport au service attendu du dispositif, se caractérisant par son intérêt thérapeutique et son utilité au niveau de la santé publique, a alors fait pencher la balance en sa faveur. D'autant plus que celui-ci est voué à s'améliorer en niveau III, même s'il s'agit d'une « amélioration modérée ». Et une réévaluation sera encore envisagée dans trois ans à l'issue de quelques études multicentriques.