Les activités illégales de fabrication et de distribution de médicaments contrefaits ont pris une telle ampleur au niveau mondial qu’elles suscitent les inquiétudes des organismes de santé. Il faut dire que plusieurs rénovations commerciales ont contribué à fragiliser le système. Si bien que ces produits commencent aujourd’hui à envahir les marchés occidentaux même si jusqu’ici, les pays émergents en souffrent davantage.

Si la contrefaçon s'apparente toujours aux articles de marque ainsi qu'aux accessoires de luxe, le marché du faux touche également les produits pharmaceutiques. Et force est de constater que les conséquences sont largement désastreuses. Or, ce trafic illicite se développe à vue d'œil à l'échelle internationale, touchant sans exception les pays, qu'il s'agisse de marchés émergents ou occidentaux.
Il faut dire que les trafiquants y trouvent leur compte en gagnant des profits nets estimés à plusieurs centaines de milliards de dollars. D'autant que les moyens de commercialisation ne manquent pas. Ils profitent entre autres de l'essor de l'e-commerce et de la libre circulation des médicaments pour arriver à leur fin.
Tous les médicaments sont concernés
Le trafic de faux médicaments est un fléau qui n'est pas près d'être éradiqué. Son essor est même indéniable étant donné qu'un cinquième du marché pharmaceutique mondial (20%) pourrait en être concerné aujourd'hui. Soit une hausse de 19 points par rapport à il y a 13 ans.
Cette nette progression provoque des inquiétudes. Ce qui est d'ailleurs compréhensible. Il se trouve en effet que la contrefaçon touche actuellement n'importe quelle substance prévue au traitement des maladies et déficiences existantes telles que le cancer, l'hypertension artérielle pulmonaire, les troubles de l'érection et même les douleurs.
L'on peut alors se fournir en antalgiques, en Viagra ainsi qu'en d'autres traitements médicamenteux et prétendre aux garanties des complémentaires santé comme s'il s'agit d'un achat ordinaire. À la différence, ces médicaments contrefaits peuvent engendrer des dommages significatifs. Ces derniers auraient augmenté de 60% en l'espace de 5 ans, à en croire les estimations de Pharmaceutical Security Institute. D'après cette ONG de santé publique :
« Les médicaments contrefaits sont une menace pour la santé et la sécurité des patients dans le monde entier. Ils peuvent n'avoir aucun principe actif ou contenir de dangereuses impuretés, ils peuvent imiter des médicaments de marque, des génériques ou des médicaments vendus en pharmacie sans ordonnance ».
Tous les pays également
Le trafic illégal de médicaments falsifiés est de loin très bénéfique. De fait, il peut engranger jusqu'à 200 milliards de dollars de gains par an, presque le triple des retombées économiques estimées en 2006 (à 75 milliards). Et pour cause, le prix initial d'un article s'élèverait à 500 fois plus cher au marché noir.
Aucun doute que ce dernier se développe à l'international, touchant même de plus en plus de pays. Certes, les nations émergentes sont les plus ciblées dans cette affaire, entre 30 et 60% concernées, mais l'affluence commence à atteindre les Occidentaux. À l'ONG Ircam (Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments) d'expliquer :
« Les importations parallèles (autorisées par la Communauté européenne pour les répartiteurs et les grossistes), la libre circulation des médicaments et les possibilités d'achat sur internet contribuent à fragiliser le système et exposent les marchés nationaux à des risques croissants d'entrées de faux médicaments ».
Et tous les moyens sont bons pour les maffieux qui font du Web leur arme principale. Si une vingtaine de pharmacies en ligne sont créées quotidiennement, 18 d'entre elles exercent une activité illicite. D'après le directeur général du Leem, Philippe Lamoureux :
« Des plateformes en ligne se montent et se démontent en un clin d'œil. Le caractère insaisissable de ce commerce rend les décisions difficiles ».