Dans le contexte écologique actuel, la solution électrique est de plus en plus privilégiée pour remplacer les véhicules thermiques. En région Île-de-France, les voitures électriques pourraient supplanter ces derniers d’ici 2030. Les experts du domaine doivent alors se pencher sur l’impact de cette nouvelle tendance sur la production d’électricité actuelle.

La vente de véhicules électriques ne constitue pas encore un marché important en France. On compte actuellement 31 000 voitures électriques dans l'Hexagone, ce qui équivaut à seulement 1,43 % du marché automobile français. Mais ce chiffre tend à croître rapidement. On remarque notamment une hausse des chiffres de 25 % entre 2017 et 2018.
Le Réseau de transport d'électricité (RTE), plus grand distributeur de réseau électrique en Europe, prévoit la mise en circulation d'un million de voitures électriques en région Île-de-France jusqu'en 2030. Cette entreprise doit alors s'assurer que l'électricité distribuée par son réseau de lignes à haute tension réponde aux besoins de consommation.
Une production suffisante mais pas assez de puissance
Selon les opérateurs du milieu, la production de courant ne posera aucun problème par rapport à la distribution déjà en place. Le besoin en électricité des véhicules électriques ne représente qu'une infime partie de la consommation actuelle des Français.
D'après le délégué régional du RTE en Île-de-France, Régis Boigegrain, même si 15 millions de voitures électriques circulaient en France, leur besoin en électricité ne constituerait que 8 % de la consommation totale d'électricité.
Si la production d'électricité est donc suffisante, le besoin en puissance pourrait par contre devenir problématique. En effet, l'augmentation du nombre de véhicules électriques impliquerait plus de puissance nécessaire. Il faut envisager l'hypothèse que plusieurs d'entre eux peuvent être rechargés simultanément à un instant T.
En hiver, ce besoin est déjà tangible le soir, et l'ajout de la consommation de ces véhicules pourrait aboutir à des conséquences néfastes pour le réseau.
Une évolution de la consommation électrique pour rééquilibrer les besoins
Offrant aux consommateurs des avantages en termes d'économies de carburant et au niveau des assurances, les véhicules électriques auront toutefois un impact certain sur les factures d'électricité.
Pour le cas de l'Île-de-France, en tenant compte des modèles électriques qui sillonneront les routes de cette région d'ici 11 ans, il y aura une augmentation de puissance nécessaire de 1 000 MW. En guise de comparaison, la moyenne de puissance qui y est utilisée tourne autour de 8 400 MW.
Les spécialistes ne semblent pas inquiets de cette évolution de la consommation. Selon eux, les besoins en électricité seront compensés par des réductions dans d'autres domaines. Il est par exemple prévu une baisse de la consommation électrique dans le chauffage, au profit d'une meilleure isolation thermique des bâtiments. L'avenir ouvre également des perspectives pour l'utilisation de nouvelles ressources d'énergie comme le biogaz ou l'hydrogène.