Jusqu’alors, il était interdit de transformer une voiture thermique en électrique en France, faute d’un cadre légal. En avril dernier cependant, un texte autorisant une telle modification est passé à la Loi d’orientation des mobilités (LOM). À l’occasion de l’évènement EVER Monaco, Jérémy Cantin, fondateur de l’entreprise Brouzils Auto, est revenu sur la réglementation sur ce type de conversion.

Depuis quelques mois, Jérémy Cantin plaide en faveur de l'adoption d'un cadre légal sur l'électrification des voitures thermiques existantes. Il se réjouit du passage à la LOM du texte permettant la conversion de ces véhicules. Celui-ci doit encore être analysé en première lecture par les députés du 14 au 21 mai 2019 avant de paraître dans le Journal officiel.
Une telle réglementation est indispensable au démarrage de l'activité d'Enéo, une autre entreprise créée par le fondateur de Brouzils Auto et dédiée aux activités électriques. EVER Monaco a d'ailleurs également été l'occasion pour Jérémy Cantin de communiquer sur le lancement de cette nouvelle structure.
Un véhicule électrique qui a été éprouvé
Jérémy Cantin a tenu à détacher ses activités électriques de celles de garagiste. C'est pourquoi il a créé Enéo. Il explique :
« Enéo est un constructeur automobile de véhicules électriques qui va commercialiser des buggys en version compétition/école de pilotage, initiation tout terrain et prochainement une version civile 4 places plus orientée loisirs ».
Lors de l'EVER Monaco, Enéo a présenté son buggy électrique. Ce véhicule embarque les mêmes composantes que l'ElectroCox (Coccinelle électrique révélée à l'occasion du Vendée Energie Tour 2017). Il est animé par un moteur électrique affichant 80 kW de puissance et associé à une batterie de 30 kWh. Quelques semaines auparavant, ce buggy a participé au Rallye des Gazelles au Maroc. Jérémy Cantin détaille :
« Dans le désert, nous pouvons faire 200 kilomètres. On a pu relever des consommations de 12 à 18 kWh. En matière de recharge, on est en prise Type 2 avec une charge en 32 A monophasé ».
Selon le responsable, les conditions difficiles auxquelles le véhicule électrique a dû faire face ont entre autres permis de tester la technologie dont il est équipé, de mesurer sa fiabilité et de démontrer que la conversion représente une véritable solution pour assurer la mobilité de demain.
Une offre destinée aux professionnels pour le moment
Jérémy Cantin envisage de se positionner sur le marché du B2B avec sa nouvelle entreprise. Enéo doit notamment assurer pour des garagistes partenaires des opérations de conversion. Pour les particuliers, le responsable estime qu'il faudra encore attendre que le réseau se structure et que l'activité ait été suffisamment lancée pour réduire le coût des matières premières.
La conversion s'effectuera en tenant compte des besoins réels du client en termes de puissance, d'autonomie, etc. Pour ce qui est des réponses à la question sur le prix de cette opération, elles demeurent floues. Quoi qu'il en soit, des négociations pour l'éligibilité de la conversion aux aides de l'État sont en cours.
Par ailleurs, le client pourra toujours consulter un devis assurance auto avant de souscrire une couverture pour économiser au maximum.
Via Enéo, Jérémy Cantin souhaite proposer des alternatives aux e-Crafter et aux Master Z.E. En effet, ces véhicules ne sont pas encore abordables pour les plus petites entreprises. Cependant, la nouvelle structure n'évoluera pas seule sur le marché de la conversion des véhicules thermiques. Phoenix Mobility, une start-up lancée récemment, et EDEN, une société implantée à Cassis, figurent notamment parmi ses concurrents.