Mercredi 15 mai dernier, un drone a été déployé par les forces de l’ordre pour contrôler la sécurité sur une autoroute dans l’Essonne. L’opération a été menée suite à un constat alarmant sur le nombre d’accidents survenus dans le département. Le nouvel outil offre des résultats encourageants. Gros plans !

Le drone au service de la surveillance routière

Si en 2018, le nombre d'accidents de la route a légèrement baissé en Île-de-France, les chiffres repartent à la hausse en 2019. C'est notamment le cas dans le département de l'Essonne qui connaît un bilan désastreux cette année. Les chiffres font état de 11 décès depuis janvier. Sur la même période de l'année dernière, 10 morts ont été recensées.

Le taux de mortalité routière dans le département a ainsi progressé de 10 %. Les chiffres sur les accidents corporels ont également grimpé de 15 %, avec 505 blessés cette année contre 438 en 2018.

Face à ces constats déplorables, la préfecture se mobilise pour renforcer la sécurité routière, particulièrement sur l'autoroute A126 du département.

Si les sensibilisations au port d'airbag sont entre autres d'usage, l'Essone décide d'adopter une mesure assez singulière : le recours à un drone pour la surveillance routière. À l'issue de l'utilisation de cet outil de dernière technologie, plusieurs infractions ont été détectées.

Deux fois plus d'infractions détectées avec un drone

Le drone est un outil connu pour la qualité des images qu'il prend. Le but de l'exploitation de ce nouveau type de surveillance est avant tout l'observation.

L'outil permet d'observer le trafic, repérer les chauffards, mais surtout de détecter plus facilement les infractions dangereuses et susceptibles de provoquer des accidents graves pour amoindrir le bilan des pertes. La manœuvre est une initiative des CRS, et s'est effectuée entre 7h30 et 10h du matin de ce 15 mai.


Suite à l'intervention, pas moins de 64 infractions ont pu être relevées en moins de deux heures, soit deux fois plus que lors des contrôles habituels.

La moitié de ces infractions ont été enregistrées par le drone, et 34 d'entre elles constituent des flagrant-délits de franchissements de ligne blanche. Ce type d'infraction grave est pénalisé par une amende de 135 euros et un retrait de trois points sur le permis de conduire.

Les usagers des deux-roues ciblés par la surveillance

Comme tous les véhicules motorisés, les deux-roues doivent disposer d'une assurance moto et respecter les règles ainsi que les dispositifs de sécurité obligatoires établis par la loi. Malgré ces mesures de sécurité définies, une implication importante des véhicules à deux roues dans les accidents de la circulation est constatée dans le département de l'Essonne.

Selon les autorités présentes lors de cette opération de surveillance, ces types de véhicule sont impliqués dans un accident sur trois, malgré le fait qu'ils ne représentent que 5 % du trafic routier. Les usagers des deux-roues ont donc été spécifiquement ciblés lors de cette opération.

Réagissant face à cette initiative, les usagers de deux-roues ont des réactions mitigées. Selon la Fédération française de motards en colère de l'Essonne (FFMC 91), il n'est pas normal que seuls les motards soient ciblés par la surveillance.

Les drones pourraient également servir pour détecter d'autres infractions comme l'utilisation des téléphones dans les voitures ou les mauvaises utilisations de clignotants.