Une enquête a été menée en 2010 concernant les effets sanitaires de l’exposition aux systèmes d’éclairage LED dont l’utilisation devient de plus en plus généralisée actuellement. L’Anses a publié le 14 mai dernier les nouvelles données recueillies dans le cadre de cette expertise. L’Agence y confirme les effets néfastes de la lumière bleue et recommande une utilisation limitée de ce type d’éclairage.

Les effets néfastes de la lumière LED sur l’organisme

Reconnue pour sa faible consommation en énergie, la technologie LED connaît aujourd'hui une expansion considérable. En effet, celle-ci se retrouve partout dans la vie quotidienne, à savoir dans certains types d'éclairage de l'habitation et des véhicules, mais aussi dans les postes de télévision, les écrans d'ordinateurs, téléphones et tablettes.

Ceux qui utilisent régulièrement cette technologie sont en permanence exposés à une lumière riche en courtes longueurs d'onde appelée lumière bleue. Cette dernière, pouvant provoquer des effets néfastes sur l'organisme, a été l'objet d'une expertise menée par l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail).

Des effets à court et à long terme

Dès le début de cette étude, l'Anses a pu exposer les conséquences de ce type de lumière sur la vue. À cause de sa toxicité pour la rétine, des dispositions avaient été prises pour limiter l'utilisation de la technologie pour l'éclairage domestique.


Conformément à la norme NF-EN-62471 (relative à la sécurité photobiologique), les lampes LED ont été classifiées selon quatre groupes de dangerosité liés à la durée maximale d'exposition à la lumière admissible par l'œil. Les lampes commercialisées doivent faire mention de ce groupe de risque et seules les lampes du groupe 0 et 1 (sans risque et à risque faible) sont accessibles au grand public.

Les nouvelles données relatives à l'expertise montrent aujourd'hui qu'en plus de ces effets indésirables sur la vue, une très faible exposition à la lumière bleue suffit à occasionner des perturbations du rythme biologique et du sommeil. Ces conséquences sont plus ressenties chez les enfants et les adolescents.

En plus d'être exposés aux écrans d'ordinateurs et aux smartphones, leurs yeux ne filtrent pas totalement la lumière bleue. Les sujets les plus sensibles peuvent également souffrir de céphalées et de fatigue visuelle. Gérard Lasfargues, directeur général adjoint scientifique de l'Anses, ajoute que sur le long terme, ce type de lumière accroît les risques de maladies chroniques, de pathologies cardiovasculaires et d'affections métaboliques comme le diabète.

Réduire les risques encourus par une meilleure prévention

Étant donné les résultats alarmants de l'expertise, des mesures doivent être prises pour limiter les risques inhérents à l'exposition à la lumière bleue. L'assurance santé et les organismes de contrôle de santé doivent adopter une culture de prévention. Si des moyens de protection accessibles au grand public existent, leur efficacité reste à prouver.


Ainsi, les verres traités, les lunettes et les écrans spécifiques doivent être classés selon des normes pour définir les critères de performance des équipements de protection contre la lumière bleue.

L'Anses recommande alors de limiter l'exposition à des éclairages riches en lumière bleue avant de dormir et durant la nuit, surtout aux enfants et aux adolescents. Aussi, il est préconisé d'opter pour un éclairage « blanc chaud ».

Sur une plus grande échelle, le cadre réglementaire s'appliquant à tous les systèmes LED doit évoluer.

Il faut ainsi limiter l'accès à des objets à LED aux groupes 0 ou 1, et réduire le niveau de modulation temporelle de la lumière des éclairages, écrans et objets utilisant la technologie.