Les maladies cardio-vasculaires sont dans l’imaginaire collectif des pathologies qui touchent surtout les hommes. Pourtant, chez la femme, ces maladies constituent la principale cause de mortalité en France. Selon les spécialistes, non seulement les femmes tendent à rattraper les hommes au niveau des chiffres, mais les statistiques montrent également une hausse des cas de décès dus à ces maladies.

De plus en plus de femmes sont aujourd'hui atteintes de maladies cardio-vasculaires. Ces pathologies ont devancé le cancer du sein dans les statistiques de mortalité. Le nombre de femmes dans la tranche d'âge des moins de 60 ans touchées par un infarctus connaît une hausse. Entre 1995 et 2015, le chiffre a doublé selon le cardiologue Nicolas Danchin.
On a pensé depuis longtemps que ces affections, spécialement l'infarctus, touchent plus les hommes, déclare le spécialiste. Il est pourtant constaté que les femmes peuvent très bien être victimes de ces maladies cardiaques, peu importe leur âge. Divers facteurs augmentent les risques de ces pathologies.
Les jeunes femmes ne sont pas conscientes des risques
Isabelle Weil, présidente de la fondation Ajila, organisation défendant les causes d'intérêt général dans le domaine de la santé, s'est également exprimée sur le sujet.
Selon ses explications, les risques d'infarctus sont augmentés par divers facteurs comme le tabagisme, le stress ou encore la prise des pilules contraceptives. Elle abonde dans le même sens que le cardiologue Nicolas Danchin en affirmant que les femmes n'ont pas conscience qu'elles peuvent aussi être victimes d'un infarctus.
On note également que les jeunes femmes fument nettement plus que les jeunes hommes, facteur qui augmente davantage les risques d'infarctus chez la gent féminine. Les plus vulnérables sont celles qui pensent être le mieux à l'abri de ces maladies, déplore Isabelle Weil. Aujourd'hui, les affections cardiaques sont classées en première position des causes de mortalité chez la femme tandis qu'elle arrive en troisième position chez les hommes.
Un rythme de vie qui favorise les maladies cardio-vasculaires
Il faut savoir que certaines maladies cardio-vasculaires ne sont prises en charge que partiellement par la mutuelle santé. Ces dernières années, les cas d'infarctus observés chez les personnes âgées ont connu une baisse suite à des programmes de prévention.
D'après Nicolas Danchin, ces résultats sont la conséquence des politiques de santé antitabac et d'un programme de dépistage contre l'hypertension artérielle. Les dispositions prises n'ont malheureusement pas été aussi profitables aux jeunes femmes.
Par ailleurs, si la part de femmes de moins de 60 ans souffrant de maladies cardio-vasculaires a autant augmenté, c'est majoritairement à cause du rythme de vie moderne. C'est ce qu'explique le professeur en cardiologie.