Encaisser de l’argent grâce à son véhicule électrique. C’est que propose Dreev, la coentreprise créée par EDF et Nuvve. Concrètement, les propriétaires de voitures électriques pourront revendre l’électricité dans leur batterie quand ils ne l’utilisent pas. Pour éviter de nuire à la mobilité des usagers, la plateforme de la joint-venture agrège une grande quantité d’informations sur la gestion des véhicules.

EDF et la start-up californienne Nuvve ont récemment lancé Dreev. Le premier producteur d'électricité en France dédie ce nouvel acteur à sa branche mobilité électrique, plus précisément au « smart charging » ou gestion des recharges des véhicules électriques et des nouveaux services associés.
Eric Mévellec, dirigeant de Dreev, précise que les services mis en place se basent sur des compétences informatiques très pointues. Ainsi, l'électricité issue de la batterie ne sera pas réinjectée sur le réseau lorsque le propriétaire d'un véhicule souhaite prendre le volant. Sur le plan commercial, EDF déploiera ses équipes pour intensifier progressivement sa campagne de démarchage.
Qui peut bénéficier de l'offre ?
Dans un premier temps, l'offre concernera les entreprises et les collectivités, d'après les explications de Juliette Antoine Simon, directrice générale d'Izivia, filiale d'EDF en charge de la gestion de l'ensemble de l'installation et de l'exploitation des bornes de recharge. La responsable indique qu'il s'agit des deux meilleurs vecteurs pour amorcer un déploiement à grande échelle.
Ainsi, c'est le site de l'entreprise Hotravail, située dans la région bordelaise, qui a fait l'objet de la première installation, avec notamment 3 bornes connectées. Il est prévu d'implanter en parallèle 6 outils supplémentaires à Vienne, au sein de la centrale nucléaire de Civaux. Juliette Antoine-Simon note :
Notre gamme de services ne s'adresse pas seulement aux grosses entités, au contraire même. Des PME très agiles peuvent être séduites par notre solution qui non seulement leur propose un gain économique, mais leur permet également de s'inscrire dans le cadre de la transition écologique.
Concernant le segment des particuliers, son investissement doit commencer d'ici 2 ans.
Pourquoi revendre l'électricité contenue dans sa batterie ?
À condition de convaincre suffisamment de propriétaires, les voitures électriques peuvent permettre de soulager efficacement le réseau lors des moments de pointe de consommation grâce à la réinjection du courant nécessaire. Ce système présente de nombreux avantages selon Eric Mévellec. Il explique :
C'est d'abord un bon moyen d'exploiter des ressources qu'on a sous la main. Tout le monde ne sait pas qu'un véhicule électrique reste statique pendant 96 % du temps, ce qui offre une large plage de temps pour exploiter l'électricité contenue dans la batterie.
L'économie financière pour le client représente un autre atout considérable. En effet, le propriétaire se verra verser une rétribution en contrepartie de l'énergie exploitée par EDF. Il est préférable pour ceux qui souhaiteraient tenter cette expérience de consulter en amont leurs assurances. Si les montants susceptibles d'être obtenus ne sont pas énormes, ils permettront certainement de pourvoir aux dépenses liées à l'alimentation des voitures électriques.
Il faut savoir que la consommation énergétique de ce type de véhicule génère un coût annuel de 250 euros en moyenne. C'est 5 fois moins cher par rapport à une automobile qui carbure à l'essence.