Sans traitement efficace et en cas de récidive, la lombalgie peut devenir une maladie chronique. De tels cas ne sont pas courants, mais lorsque le passage à la chronicité se produit, la prise en charge par l’Assurance maladie devient compliquée. De nouvelles mesures ont été prises par différents intervenants du secteur pour prévenir cette pathologie.

L’Assurance maladie engage une lutte active contre la lombalgie

Seulement 7 % des cas de lombalgie deviennent chroniques. Les chiffres n'inquiètent pas. Cependant, quand cela survient, cette maladie du dos devient difficile à gérer. Les soins requièrent alors l'intervention de plusieurs professionnels de santé opérant dans des disciplines différentes.

En effet, hormis le médecin traitant, les spécialistes, les kinésithérapeutes et les services de santé au travail doivent s'allier pour venir à bout de la maladie. Cette prise en charge multidisciplinaire est préconisée par la Haute Autorité de Santé (HAS), qui la juge souhaitable afin d'éviter que le patient non encadré ne soit victime d'une désinsertion sociale et professionnelle.

Une intervention coordonnée des professionnels de la santé

La chronicité de la lombalgie peut être évitée grâce à deux messages importants que les personnels de santé doivent véhiculer. D'abord, le patient doit continuer à exécuter toutes ses activités quotidiennes.


Qu'elles soient personnelles ou professionnelles, les tâches habituelles sont essentielles pour maintenir le dos en bonne santé. Ensuite, le patient doit participer activement à sa prise en charge. C'est dans cette optique qu'est requise la coordination entre les personnels de santé.

Le médecin traitant ne doit prescrire l'arrêt maladie qu'en cas de grande nécessité, et il ne doit pas durer longtemps car reprendre le travail contribue au rétablissement du dos. Le patient devra ensuite effectuer une visite de pré-reprise auprès des services de santé au travail. Ces derniers auront à anticiper une éventuelle adaptation du poste de travail pour que le patient-salarié puisse maintenir son poste et le reprendre aussi vite que possible.

Un conseiller pour mieux réintégrer le patient après sa maladie

Dans ce contexte d'optimisation de la prise en charge, l'Assurance maladie a établi de nouveaux services pour les professionnels de santé concernés. Le poste de conseiller-service a ainsi été créé grâce à la caisse d'assurance maladie. Ce poste permet de faciliter les nombreuses procédures de réinsertion du patient, ainsi que les relations entre le patient et les différents acteurs impliqués dans sa prise en charge.

Ce conseiller peut par exemple arranger une consultation chez le médecin-conseil si cela s'avère nécessaire. Il peut également intervenir de la part du médecin traitant pour toutes les démarches à engager auprès du médecin du travail et de l'Assurance maladie. En plus d'assurer des soins efficaces, ce service a pour but de favoriser une médecine de proximité et une meilleure gestion des tâches entre les acteurs de santé.


Informer pour mieux combattre la maladie

Parallèlement à cette amélioration de la prise en charge du patient, d'autres mesures ont été adoptées pour aider les patients à mieux cerner la maladie. Ainsi, une brochure a été produite par diverses entités du secteur de la santé. Les collèges respectifs de la masso-kinésithérapie et de la médecine générale ont pris part à son élaboration. Pour cela, ils ont fait appel à la Société française de médecine du travail, à la Société française de médecine physique et de réadaptation, ainsi qu'à la Société française de rhumatologie.

Intitulée « Lombalgie aiguë commune : comment orienter la prise en charge pluridisciplinaire et favoriser la reprise de l'activité professionnelle », la brochure est disponible sur le site officiel de l'Assurance maladie. Une documentation qui vient s'ajouter à une liste déjà bien fournie, comprenant entre autres la fiche mémo de la HAS, la brochure d'informations et le livret destiné aux patients lombalgiques.

À ces dispositifs s'ajouteront encore d'autres moyens de prévention utilisant les médias. Une nouvelle campagne de sensibilisation propagée sur le Web et sur le petit écran a été initiée depuis le 19 mai dernier. Portant la thématique : « Pour que le mal de dos s'arrête, mieux vaut ne pas s'arrêter », la campagne a pour objectif d'encourager l'exercice physique.

Dans cette même optique, une application mobile gratuite nommée Activ'Dos encourage de faire des activités physiques à la maison ou au travail. L'application propose de nombreux exercices de remise en forme et des vidéos qui apprennent à faire les bons gestes dans la vie de tous les jours.