Regroupant une communauté de chefs d’entreprise prêts à faire de leur enseigne un bien commun, l’association Entreprise et Progrès incite les plateformes à se responsabiliser davantage. C’est ce que révèle son livre-manifeste. Yanis Kiansky, à la tête d’une start-up se voulant responsable et spécialisée dans le transport de personnes, témoigne.

La plateforme de réservations de transport Allocab s’impose comme une start-up responsable

Dans le cadre d'un think-tank organisé par Entreprise et Progrès, une trentaine de professionnels dont des scientifiques et des dirigeants de grands groupes et de jeunes pousses se sont réunis.

En l'espace d'un an, ils ont recherché des solutions pratiques pour rendre les plateformes de transport de personnes plus responsables vis-à-vis des chauffeurs inscrits. Cette démarche a été entreprise en partenariat avec le cabinet de conseil Kea&partners et Steelcase, le leader mondial du mobilier de bureau.

Qu'est-ce qui pourrait distinguer une plateforme responsable de la concurrence ? Yanis Kiansky, membre de l'association en question et fondateur d'Allocab, une plateforme de réservation de voitures de transport avec chauffeurs (VTC), répond.

Davantage de transparence au profit des indépendants

Yanis Kiansky avance que seulement 3 % du capital des entreprises françaises sont accessibles aux employés. Mais les membres d'Entreprise et Progrès estiment que les salariés doivent profiter d'au moins 10 % du capital de la structure pour laquelle ils travaillent, tout comme les indépendants.


Quant à la plateforme Allocab, elle décide d'ouvrir son capital aux collaborateurs, à hauteur de 15 %, contre 25 % pour les chauffeurs qui exercent en tant qu'indépendants. Elle espère que de cette façon, ils manifesteront un plus grand engagement.

Hormis l'ouverture au capital, Allocab souhaite offrir à ses chauffeurs une certaine transparence, qu'il s'agisse de la destination ou du tarif de la course. À ce propos, l'application a mis en place une rétribution plus juste. Le créateur de la plateforme entend par là une rémunération supérieure au SMIC horaire, de sorte que les collaborateurs puissent régler correctement leurs dépenses.

En général, quand le chauffeur doit emmener un client, il ne connaît pas à l'avance le montant de la course ni le lieu où il doit se rendre. D'ailleurs, le directeur général opine que le tarif devrait correspondre à la durée de travail effectué.

Une meilleure couverture pour les 13 000 chauffeurs et un rapport équitable avec Allocab

Se considérant comme une start-up responsable, Allocab propose à ses chauffeurs indépendants une protection sociale, comme celle que pourrait offrir une assurance auto VTC. Ils seront couverts par la complémentaire santé et le contrat de prévoyance en cas de sinistre.

Yanis Kiansky souligne aussi la nécessité d'établir un dialogue social avec les chauffeurs qui exercent à leur compte, lequel devrait refléter l'existence d'une certaine équité dans la relation avec la plateforme. Chez Allocab, les chauffeurs indépendants participent à la prise d'initiatives lorsqu'il s'agit de déterminer par exemple le prix de la course dans une zone à desservir. Ils ont également le droit de s'exprimer sur le lancement de nouvelles fonctionnalités. En même temps, ils sont encouragés à collaborer avec d'autres acteurs, de manière à élargir la liste de clients, notamment professionnels (60 % du chiffre d'affaires).

À ce jour, les courses mensuelles à la charge de l'expert des réservations anticipées en environnement complexe se comptent par dizaines de milliers, grâce à l'implication de 13 000 chauffeurs. Ces derniers roulent dans toute la France, ce qui fait d'Allocab le 12ème opérateur à l'échelle nationale.