La consommation accrue de plats industriels dits « ultra-transformés » est un problème mondial. Des scientifiques de divers pays se sont penchés sur la question. Leur but étant de déterminer s’il existe un lien entre ce type d’aliments et les problèmes de santé des consommateurs. Cette hypothèse est corroborée par 2 études européennes.

Une étude française et une autre réalisée en Espagne indiquent qu'une trop grande consommation de produits « ultra-transformés » a des impacts négatifs sur la santé. Ces enquêtes menées auprès de plus de 120 000 individus indiquent que les plats modifiés accroissent les risques d'hypertension artérielle, d'obésité ou même de cancer.
Pour rappel, un aliment ultra-transformé est un produit modifié par différents procédés industriels et par l'utilisation de produits comme les additifs, l'amidon modifié ou l'huile hydrogénée. Entrent dans cette catégorie les plats à réchauffer, les soupes en poudre, les « steaks » végétaux contenant des additifs et bien d'autres produits.
Les résultats des 2 études européennes confirment les idées reçues
L'étude de l'Inserm a été menée sur plus de 100 000 Français, dont un grand nombre de femmes. Elle a pris en compte 3 300 produits alimentaires catégorisés selon leur niveau de transformation.
Les résultats du sondage démontrent que les aliments ultra-transformés augmentent les risques de maladies cardiovasculaires, cérébro-vasculaires et coronariennes. Ils indiquent également qu'une hausse de 10 points du pourcentage de ce type de nourriture dans l'alimentation, de 15 à 25 % par exemple, augmente de 12 % les risques d'être atteint d'une maladie cardiovasculaire.
D'après les chercheurs français, la consommation moyenne d'aliments ultra-transformés est de 17 %. Une hausse de 10 % de cette dernière serait donc très importante. Quant à la hausse de 12 % des risques de maladies cardiaques, les experts soulignent que le lien entre la santé et les aliments modifiés est assez incertain.
Concernant l'étude espagnole, elle a été réalisée sur plus de 19 000 diplômés âgés pour la plupart de 38 ans, avec une majorité de femmes. Les scientifiques ont également catégorisé les produits d'après les modifications qu'ils ont subies. Ils ont découvert que manger plus de 4 portions d'aliments ultra-transformés par jour augmente les risques de mortalité. À l'inverse, ceux qui consomment moins de 2 portions journalières courent moins de risques.
Les résultats de l'étude révèlent aussi que chaque portion supplémentaire d'aliments ultra-transformés multiplie de 18 % les risques de mortalité. Toutefois, comme pour le sondage français, les spécialistes font savoir que la relation entre la nourriture transformée et la santé est incertaine.
Une consommation régulière influe sur la santé
Les résultats de ces 2 études pourraient pousser de nombreux Européens à choisir une meilleure assurance santé afin de prévenir d'éventuelles maladies. D'après le Docteur Gunter Kuhnle, un professeur britannique spécialisé en nutrition, les aliments ultra-transformés poussent les consommateurs à en manger davantage. Cela expliquerait le rapport établi par les différentes études entre ce type d'aliment et les risques pour la santé.
Victoria Taylor, principale diététicienne de la British Heart Foundation, indique que le fait de manger des produits modifiés est un signe d'une mauvaise hygiène de vie. Le Docteur Kuhnle préconise de s'attaquer aux sources du problème et non pas seulement à ses symptômes.
Le professeur britannique explique également que si les 2 études mentionnées sont pertinentes, la hausse des risques de maladies s'applique surtout aux grands consommateurs de produits ultra-transformés (30 % du régime alimentaire). Une situation qui concerne moins d'un quart des personnes observées. Selon lui, un lien existe réellement entre ces aliments et les problèmes de santé, et il faudra l'approfondir.
Selon le Docteur Mathilde Touvier, en charge de l'étude française, les risques viendraient d'une consommation régulière d'aliments ultra-transformés. Manger de temps à autre ce type de produits ne devrait pas accroître les risques d'accident cardiaque. La spécialiste explique également que le lien entre aliments transformés et maladies dépend de certains facteurs tels que l'âge, le sexe, le poids et le mode de vie de la personne.