Colocation de logement ou de voiture, covoiturage, Airbnb… Le partage est actuellement à l’ordre du jour. Ce mode de consommation, dit collaboratif, a fait son entrée dans l’univers de l’assurance. En mettant sur pieds ce projet innovant, le courtier en ligne Otherwise entend refaçonner l’image de la couverture de biens, de santé ou d’animal aux yeux des consommateurs.

Deux millions d'euros, c'est le montant qu'a réussi à collecter Otherwise à l'issue de sa dernière levée de fonds. Cette tour de table permettra au pionnier de l'assurance collaborative à développer davantage cette activité novatrice dans l'Hexagone.
En effet, de nombreux projets sont en vue, dont le partenariat avec un assureur de renom afin de lancer une couverture automobile de la même trempe que ses autres produits disponibles.
À savoir, les offres proposées par ce courtier digital visent à ce que les assurés puissent apercevoir une autre facette de leur assurance. De fait, les contractants sont encouragés à mieux prévenir plutôt que guérir, car dans tous les cas (sinistrés ou non) ils jouiront toujours d'un remboursement.
La couverture en pair à pair fraie un chemin sûr en Hexagone
L'assurance en « peer-to-peer » lancée par Otherwise commence à prendre place en France. Pour preuve, les levées de fonds à succès s'enchaînent pour ce pionnier. Après quelque 1,6 million d'euros de collecte en 2017, l'enseigne réussit à nouveau à réunir deux millions d'euros, à en croire son communiqué du 3 juin dernier.
Non seulement, le courtier digital a réussi haut la main à convaincre encore une fois les investisseurs inscrits lors de son précédent tour de table, notamment 360 Capital Partners un fonds de capital-risque, mais un acteur dans la mutuelle Mutualia Grand Ouest s'est également joint à eux.
À savoir, la Startup a fait ses premiers pas en 2016 en collaborant avec Thélem assurances et la filiale de Generali France, Équité, afin de proposer ses offres de complémentaire santé et de protection féline et canine.
Grâce à sa récente levée de fonds, d'autres projets vont pouvoir voir le jour, entre autres :
- La collaboration avec la filiale de la Maif Altima Assurances pour le lancement d'une couverture automobile ;
- L'élaboration d'autres produits, tels que l'assurance habitation.
- L'augmentation de son parc pour atteindre plusieurs dizaines de milliers de clients s'il est encore à plusieurs milliers aujourd'hui.
Un remboursement à tous les coups
En lançant ce nouveau mode d'assurance, Otherwise tend avant tout à inciter les assurés à avoir des comportements responsables. Le fait est que les fonds ne risquent pas d'être perdus même si aucun sinistre n'est enregistré durant tout l'exercice. En effet, si l'assuré voit ses dépenses prises en charge en cas de problème, il est quand même remboursé dans le cas contraire.
Concrètement, les adhérents sont répartis en groupe. Leurs primes sont départagées comme suit :
- Une partie est versée dans un « pot commun » pour couvrir les petits sinistres survenus aux membres de la communauté ;
- Une autre proportion est déposée dans un « fonds de protection » appartenant à l'ensemble des assurés pour rembourser les incidents plus onéreux.
À préciser que pour tous les produits, les assureurs prennent en charge le remboursement des dépenses plus importantes, mais surtout en cas d'épuisement des dépôts de cotisations. Et dans le cas où il en resterait à la fin de l'année, les assurés peuvent s'approprier la somme. Selon la cofondatrice et directrice générale d'Otherwise, Cécile Mérine :
« Sur les deux premiers exercices, nous avons redistribué entre 7% et 25% des cotisations hors taxes. La quasi-totalité de nos clients ont bénéficié d'un bonus. C'est la preuve que ce modèle est vertueux ».
Toujours est-il que l'assurance collaborative a ses limites. Elle n'est, par exemple, pas adaptée aux garanties trop élargies, telles que l'invalidité, le décès et la surcomplémentaire santé. À cette dirigeante d'expliquer :
« Il faut que les sinistres soient d'une taille supportable pour les communautés. C'est pourquoi, par exemple, la prévoyance lourde n'est pas […] Nous nous sommes rendu compte que les assurés qui souscrivaient ce contrat sur Internet le faisaient la veille d'aller chez l'opticien ou d'une dépense importante ! C'est contraire au principe de l'assurance collaborative ».