Etudier grâce au financement collaboratif

Vous avez entrepris ou repris des études mais avez des difficultés à les financer ? Nous allons faire le point sur un mode de financement tout à fait innovant pour payer ses études : le financement collaboratif ! Peu de personnes connaissent ce terme mais beaucoup ont déjà entendu parler du principe…

financement collaboratif - scolarité

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Le financement collaboratif : c'est quoi ?

Appelé plus communément crowdfunding, ce dispositif est une levée de fonds réalisée dans le but de financer un projet, quel qu'il soit. Concrètement, l'internaute poste sur un site spécialisé ses motivations et son besoin, fixe une date de fin, un objectif financier, et attend que les investisseurs répondent à sa demande. La somme demandée peut aller de quelques euros seulement à plusieurs milliers, selon l'ampleur du projet.

Bon à savoir

Pourquoi faut-il fixer un objectif de collecte ? Il faut savoir que la plupart du temps, l'argent n'est crédité sur le compte du demandeur que si l'objectif a été atteint, et pas avant.


Le principe est donc simple : poster une demande convaincante et attrayante ! C'est ensuite le rôle de la plateforme qui sert d'hébergeur de créer de la visibilité pour la requête. L'apport des internautes peut être un don, une récompense, un prêt ou un investissement.

Quant à ces sites internet, ils fonctionnent grâce aux commissions effectuées sur la réussite du projet, bien que ce principe varie d'une plateforme à une autre.

Bon à savoir

Environ 1,3 millions de Français ont apporté leur contribution à divers projets en 2015, soit un financement de près de 300 millions d'euros sur l'ensemble des plateformes.

Bien sûr, ces plateformes de financement participatif sont encadrées par la législation, comme le décret n° 2014-1053 du 16 septembre 2014 par exemple. Sachez que l'ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution), l'ORIAS (Registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance) et l'AMF(Autorité des marchés financiers) sont chargés de contrôler les activités liées aux finances.

Payer ses études : un grand projet

Selon les chiffres du Figaro, 250 000 jeunes auraient recours au crédit pour pouvoir financer leurs études, ce qui est considérable ! Ce chiffre s'explique en effet par la hausse des tarifs liée à l'inscription dans de grandes écoles, et par la baisse du pouvoir d'achat des étudiants


En effet, d'après une étude concernant le coût de la vie étudiante en 2017, réalisée par l'UNEF second syndicat de France : 72,8% des étudiants se retrouvent exclus des droits aux bourses sur critères sociaux. Il n'est pas étonnant donc que certains étudiants recherchent des solutions alternatives.

Eduklab et Leetchi

En réponse à ce phénomène, trois amis français ont décidé de mettre en place en 2013 une plateforme destinée au financement des coûts liés l'enseignement : Eduklab. Ce site a pour l'instant récolté 148 704 € et reçu 1783 requêtes depuis sa création.

Suite à la création d'une collecte sur le site partenaire Leetchi (plateforme de financements de projets), les sponsors ont 90 jours pour faire augmenter la cagnotte (en échanges de compensations). Au terme de cette période, le site perçoit 8,5% de bénéfices si les objectifs sont atteints.

« Tout étudiant désireux de collecter de l'argent peut s'inscrire gratuitement et présenter son projet avec un texte, des photos ou des vidéos. Il fixe un objectif de collecte et une date de fin de campagne. Une fois le but atteint, l'étudiant reçoit l'argent sur son compte en banque. Sinon, les contributeurs sont automatiquement remboursés sans frais » explique le fondateur d'Eduklab.

StudentBackr

Dans cette même idée d'économies en passant par le collaboratif, trois trentenaires motivés ont mis à disposition en 2015 une plateforme de financement participatif appelée StudentBackr, dédiée aux étudiants majeurs ressortissant de l'Union Européenne. Le but est de trouver des fonds pour leurs projets scolaires.

La personne qui sollicite les investissements (sous forme de don ou de prêt) poste, via les différents outils ses motivations, et les avancées de son projet durant la période de récolte. Contrairement aux autres sites, le choix de la durée est libre et le demandeur peut garder l'argent récolté même si les objectifs ne sont pas atteints.

La plateforme touche 4% de l'argent gagné en cas de réussite et 7%, en cas d'échec. Les frais bancaires correspondent eux à 3% des profits. En échange, le créateur de la cagnotte doit donner des contreparties aux « backers » qui sont librement fixés par celui-ci.

« Il est difficile d'aller taper à la porte de vos proches pour leur demander de vous aider à payer vos frais de scolarité ou un stage à l'étranger », a affirmé l'un des trois fondateurs pour expliquer le besoin auquel répond leur plateforme.

Le crowdlending : une autre solution

Le crowdlending est un financement collaboratif, à ceci près qu'il s'agit d'un prêt entre particuliers.


Par exemple, Edukys est une plateforme de crowdlending créée par deux experts de la finance.
Le site met en contact des étudiants français nécessitant des fonds pour leur inscription, et des particuliers qui recherchent des placements sociaux intéressants.

L'étudiant précise donc lors de son inscription le montant souhaité (de 500 à 12 000 €) et les modalités de remboursement possibles (entre 1 et 7 ans). Le taux d'intérêt est de maximum 7%, bien que les mensualités prévues puissent être revues à la baisse en cas de besoin.

Les prêteurs eux, peuvent contribuer à financer un projet à hauteur de 2 000 € maximum et 20 € minimum. Des frais de dossier et de gestion sont engagés si la collecte est une réussite.
L'argent n'est reversé à l'étudiant que si l'objectif est atteint.

Bien sûr, comme avec tout crédit, il faut être vigilant quant aux possibilités de remboursement, c'est pour cela que la sélectivité est forte et que des fonds de protection éventuelles ont été prévus en cas de perte du donneur.

« J'ai décidé de créer Edukys lorsque je me suis rendu compte qu'il est quasiment impossible, pour un étudiant, de se lancer dans des études longues et ambitieuses, lorsque l'on est issu d'un milieu pauvre ou modeste. Je trouve cette situation profondément injuste. » a expliqué le cofondateur, qui a voulu réparer cette injustice et donner une chance à tous, quel que soit le milieu d'origine.

En conclusion, le financement collaboratif est un excellent moyen de financer ses études, sans devoir enchaîner les petits boulots, mais il est important d'être prudent face à ce type de financement, qui n'est pas toujours la solution miracle, puisque l'appel au don n'est pas un gain d'argent assuré.