Challenges qui tournent mal, comment se protéger ?

En 2015 avait eu lieu un forum mis en place par l'Education Nationale, qui avait pour but d'alerter les parents sur les jeux dangereux à l'école. Selon les chiffres révélés à cette occasion, 80% des enfants étaient déjà au courant de l'existence de ces jeux, et 10 à 15% en avaient déjà eu l'expérience… Des chiffres qui alertent et qui ne cessent d'augmenter ! Voici donc nos conseils pour prévenir contre ces phénomènes.

Se prémunir contre les challenges

Quel est le principe ?

Le principe est simple ! Il y a deux types de challenges : les jeux qui ont lieu directement dans la cour de l'école ou en intimité tel que le "jeu du foulard" (qui consiste à s'étrangler avec un foulard, jusqu'à intoxication); et les défis réalisés en solitaire, mais qui sont filmés et diffusés sur les réseaux sociaux, tels que l'"Ice Bucket Challenge" (qui consiste à se renverser de l'eau glacée sur le corps).

« Internet répond au besoin de reconnaissance des ados qui cherchent à être le plus populaire possible. C'est le nombre de « likes » qui compte », explique Xavier Pommereau, psychiatre spécialisé dans les troubles de l'adolescence. Le phénomène de mode n'est pas la seule cause : de plus en plus d'adolescents répondent à ces défis par pression psychologique de leurs camarades…

Quelques-uns de ces défis se veulent néanmoins « nobles », car les participants revendiquent une cause souvent humanitaire quelconque, alors que d'autres ne sont qu'une façon de tester ses propres limites.

« L'adolescence est une période de doute où l'on cherche à savoir qui l'on est, de quoi l'on est capable en testant ses propres limites », résume Grégory Michel, professeur de psychopathologie.

Quelques exemples de challenges

Certains des challenges peuvent être pris avec humour. Cependant, de nombreux autres participants prennent au sérieux ces défis qui engendrent parfois de graves conséquences. En voici quelques exemples :

  • ceux qui consistent à se dénuder ou à exhiber sa maigreur à la vue de tous (exemple : "Underboob Challenge" dont le principe est de faire tenir un objet sous sa poitrine),
  • ceux qui consistent à imiter une star ou une personnalité (le "Kylie Jenner Challenge" consiste à bloquer ses lèvres dans un verre, afin qu'elles gonflent),
  • ceux dits "débiles" : un des défis a notamment pour principe de mettre en avant les diktats de la beauté et le défi du genou (dans lequel il faut se prendre en photo en cachant ses genoux grâce à son téléphone),
  • ceux musicaux : il suffit juste de chanter ou de faire un playback tout en se filmant… (Heureusement, la honte ne tue pas toujours !),
  • il existe néanmoins des défis plus drôles comme le "Cheerios Chalenge" (défi Facebook dans lequel de nombreux jeunes parents réalisent des sculptures de céréales, en les tenant en équilibre sur la tête de leur bébé) ou le "The floor is lava" (où les participants ne doivent pas toucher le sol avec leurs pieds durant un temps donné),
  • enfin, il y aussi les défis dits humanitaires comme l'"Ice Bucket Challenge", qui consiste à médiatiser et à récolter des fonds pour certaines maladies telle que la sclérose latérale amyotrophique. Dans ce cas précis, l'eau glacée crée les mêmes effets. Un récent challenge a pris la suite dans la route du succès : le "Mannequin Challenge" qui lui, consiste à se faire filmer pendant quelques secondes, tout en restant immobile.

Prévention des lourdes conséquences

Les personnes qui prennent trop au sérieux les défis, peuvent parfois avoir de graves conséquences : brûlure, chute, mort… Le cas le plus récent et le plus dangereux est le "Blue Whale Challenge". Ce jeu tire son nom des baleines échouées sur la plage. Le jeu se compose d'une série de 50 défis de plus en plus dangereux au fur à mesure : pour valider la tâche, le joueur doit ensuite prouver avec une photo ou une vidéo, qu'il a effectué l'action. Le jeu se termine par le suicide du protagoniste.


C'est pour cette raison que diverses structures comme des parents d'élèves et l'Education nationale ont mis en avant des campagnes de prévention, notamment à destination des parents :

  • en un simple clic, il est possible de participer à ces challenges. Il est alors conseillé de surveiller le comportement des personnes susceptibles d'être atteintes (isolement, violence…),
  • il est nécessaire d'en parler avec les parents ou des personnes qui entourent l'enfant concerné, pour prévenir les risques qui sont souvent inconnus par les enfants.

Quels sont les recours

Il est possible pour les parents de porter plainte auprès du procureur de la République ou directement auprès des services de police. Un autre recours est possible : faire appel à des associations d'aide et de soutien aux victimes. Il y a par exemple l'AFPSSU (www.afpssu.com) ou APEAS (www.jeudufoulard.com).

Bon à savoir : la prise en charge de votre enfant est obligatoire par la loi, au vu de la circulaire n° 97-178 du 18 septembre 1997, qui met en avant que les professionnels de l'éducation doivent surveiller tous les comportements pouvant avoir de graves conséquences sur votre enfant, qu'elles soient psychologiques ou physiques.

Se prémunir grâce aux assurances

Du point de vue de l'assurance, il est possible de bénéficier de certaines garanties comprises dans vos différents contrats d'assurance. L'assurance scolaire par exemple, prend en charge le harcèlement ou tout autre préjudice moral.


Si toutefois des préjudices physiques advenaient, votre contrat d'assurance santé prendrait en charge l'hospitalisation et les frais liés au dentaire et à l'optique, ainsi que les frais médicamenteux en cas de besoin.

Si un dommage a été créé dans votre maison à la suite d'un défi, les garanties prises en charge par votre contrat d'habitation sont : la responsabilité civile, l'incendie, le dégât des eaux, le bris de glace notamment. Attention toutefois, il est bon de savoir que l'indemnisation se fera en fonction des conditions de l'incident.

Enfin, il est aussi possible d'avoir recours à la garantie des accidents de la vie (GAV), qui est en terme plus clair, un contrat de prévoyance. Celui-ci prend en charge les accidents domestiques de tous types, comme les chutes ou les brûlures, les préjudices subis dans un contexte scolaire ou extrascolaire, mais aussi tous les risques d'internet.