Enquêtes après enquêtes, les Français montrent qu'ils sont de plus en plus sensibles à la souffrance animale mais ils restent encore peu enclins à les assurer en cas de maladie ou d'accident. Selon les chiffres du courtier d'assurances ECA, présent sur le marché des assurances des animaux de compagnie depuis près de 15 ans, on dénombre environ 22 millions de chiens et de chats, dont seulement 6 % à 10 % sont assurés.

L’ assurance chiens chats contribue au bien-être animal… et humain

Ce taux de couverture est faible si on le compare à celui d'autres pays comme le Royaume-Uni ou la Suède où la part de compagnons assurés atteint respectivement 35 % et plus de 80 %.

Pourtant, les budgets consacrés à la santé des animaux domestiques, en particulier ceux pour les chiens et les chats, ne sont pas anodins.

Si le coût des consultations chez les vétérinaires reste limité (entre 70 et 100 €), celui engagé pour des actes de chirurgie peut atteindre 1 200 à 1 500 € avance le courtier ECA. La facture cumulée de ces frais - vaccins, visites de contrôle, mais aussi soins après maladies ou accidents - peut vite s'envoler.


Les garanties chiens chats : un large éventail possible de couvertures

L'assurance chien ou chat, constitue une solution pour la prise en charge des frais vétérinaires et le nombre de contrats disponibles sur le marché ne cesse d'augmenter au regard de l'importance du volume des propriétaires d'animaux à équiper.

Comme pour toutes les assurances, celles de nos amis les bêtes proposent plusieurs formules avec une prise en charge des remboursements plus ou moins importante, selon les options choisies. Les plus simples couvrent les frais chirurgicaux en cas de maladie ou d'accident. Des formules plus complètes prendront en charge les honoraires du vétérinaire pour les consultations et les soins ou les analyses et les examens radiologiques.

Des garanties optionnelles sont accessibles pour les vaccins ou frais divers tels que la stérilisation, le bilan annuel, ou encore l'achat de compléments alimentaires, pour ne citer qu'eux. Certains contrats prévoient aussi l'indemnisation des frais de pension de l'animal en cas d'hospitalisation de son maître, sous conditions. Il est possible aussi d'ajouter une option pour une garantie décès de l'animal.

« La prise en charge des frais de vaccination est un acte de prévention. Un animal vacciné aura moins de chance d'être malade. En contrepartie, cela renchérit évidemment la prime », précise Catherine Pigeon, actuaire conseil, fondatrice de la société Essentielles.

Les contrats incluent des délais de carence, c'est-à-dire une durée après la souscription pendant laquelle tout ou partie des garanties ne s'appliquent pas, mais aussi des franchises qui correspondent au reste à charge de l'assuré. Les garanties, quant à elles, sont généralement plafonnées. Le propriétaire de l'animal sera aussi attentif aux exclusions de garanties.


Par exemple, les polices pourront exclure les animaux faisant partie d'un élevage ou d'un groupe de plusieurs animaux ou d'une meute. D'autres exclusions sont possibles, comme les anomalies et malformations congénitales, les effets consécutifs de la rage ou encore les accidents de chasse, de courses, de combats de chiens organisés, mais aussi, pour faire le lien avec la lutte contre la souffrance animale, les accidents ou maladies en cas de mauvais traitements du souscripteur (1).

Assurer l'animal quand il est jeune

Tous les chiens et les chats sont-ils assurables ? La réponse est non. Les contrats peuvent fixer un âge minimum, exiger que les animaux soient à jour de leurs vaccins et de leurs rappels et imposer qu'ils soient identifiables (tatouages ou puces). Certains précisent que l'animal doit être en bonne santé et ne pas présenter de maladie congénitale ou héréditaire, chronique ou récidivante.

Toute fausse déclaration au moment de la souscription peut entraîner des sanctions (hausse de primes, diminution de garantie voire la nullité du contrat). Un âge limite est aussi fixé, qui a tendance à reculer avec les nouveaux contrats.

Aujourd'hui, il est possible d'assurer un chien ou un chat jusqu'à son 12°anniversaire. Il faudra compter entre 10 et 80 euros par mois pour un chien, voire moins sur les formules les plus économiques (certaines débutent à moins de 4 €). Le coût pour une assurance chat est bien moindre. Sans surprise, plus les garanties sont élevées selon les formules et les options et plus la prime augmente.


De même, plus l'animal est âgé et plus le prix est élevé. Pour une meilleure prévention, il est conseillé d'assurer l'animal dès son plus jeune âge car il fréquentera plus souvent le cabinet vétérinaire et aura de meilleures chances de vivre en bonne santé.

Des évolutions à prévoir ?

Compte tenu de la profondeur du marché, nul doute que les concepteurs de produits sauront être inventifs pour conquérir la clientèle des propriétaires d'animaux.

« Pour attirer des personnes à revenus modestes, travailler sur des produits plus simples pour protéger l'animal en cas de coup dur est une voie à explorer. Il en est de même pour ceux qui ont un peu plus de moyens en créant un vrai produit obsèques permettant d'enterrer ou d'incinérer dignement l'animal et apporter un soutien psychologique à ses maîtres. Les services proposés dans les contrats pourraient aussi être renforcés, comme par exemple la téléconsultation vétérinaire, parfois préférable aux urgences, ou la mise à disposition de véhicules dédiés pour les déplacer en cas de besoins. Les accompagnements en cas d'absence des propriétaires pour déplacement professionnel ou hospitalisation, tels que la garde ou l'hébergement constituent également des pistes d'évolutions des contrats », explique Catherine Pigeon.

Les évolutions se feront sentir aussi dans les domaines de la technologie avec la mise en place de dispositifs connectés pour surveiller la santé de son animal. Citons, à titre d'exemple des capteurs d'activité qui mesurent l'activité physique de l'animal pour amener à bien doser son alimentation afin d'éviter l'obésité.

Le digital au service de l'animal, que l'on nomme aussi la « pet tech » peut présenter de multiples intérêts, notamment pour régler les questions de garde et d'hébergements. Et pourra-t-on demain dialoguer avec notre chien ou notre chat ? La réponse est oui. Selon plusieurs sources, Amazon affirme qu'il sera bientôt possible de traduire le langage animalier. Certains restent sceptiques, mais il n'est pas interdit de rêver.


Bien-être animal et bien-être humain

Santé, moral, lien social, les enquêtes montrent que les animaux ont un effet bénéfique sur les humains. « Les statistiques sont formelles, une personne âgée qui vit avec un animal de compagnie vieillit mieux que si elle était seule, tout simplement parce que l'humain n'est pas fait pour vivre seul et a besoin d'avoir une relation affective avec un être vivant », indique Catherine Pigeon.

Mais les personnes qui avancent en âge ont tendance à réfréner leur volonté d'adopter un animal par peur qu'il ne puisse pas être pris en charge à leur éventuel placement en maison de retraite ou leur décès. Il y a plusieurs mois un opérateur avait voulu lancer une solution innovante permettant de trouver une garde définitive et d'assurer l'avenir de l'animal de compagnie en cas de disparition de son maître.

Malheureusement, ce concept n'a pas réussi, mais il mérite sans doute d'être retravaillé. Pour l'heure, l'assurance santé chiens chats représente la quasi-totalité du marché, mais les assureurs s'intéressent aussi aux NAC – nouveaux animaux de compagnie -. On trouve parmi eux, les furets, les hamsters, les oiseaux ou encore les reptiles.

Dans un monde qui se veut plus protecteur de la nature, les assurances des animaux de compagnie trouvent toute leur place. Elles sont vendues par plusieurs opérateurs, certains étant assez récents. La comparaison s'impose pour déterminer le meilleur rapport qualité/prix, soit plus précisément, s'agissant d'assurances, le meilleur rapport garanties/primes.

(1) 12 000 infractions visant des animaux domestiques ont été enregistrées par les forces de l'ordre en 2021, soit une hausse de 30 % par rapport à 2016.