En France, les automobilistes ne peuvent pas rouler à plus de 130 km/h sur les autoroutes depuis novembre 1974. En un demi-siècle, cette limitation est régulièrement remise en question, entre ceux qui réclament une augmentation, et ceux qui militent pour une baisse.

Débat sur le relèvement ou la baisse de la vitesse maximale sur autoroutes en France

Baisse ou hausse de la limite de vitesse, les avis divergent

La fixation de la limite de vitesse sur les autoroutes n'en finit pas de diviser en France. Beaucoup souhaitent son relèvement, mettant en avant la qualité des autoroutes nationales et la fiabilité des nouvelles générations de véhicules. Par exemple, outre-Rhin, les usagers ne sont soumis à aucune restriction sur de nombreuses portions d'autoroutes. Or, malgré des routes en moins bon état que dans l'Hexagone, l'Allemagne affiche un taux d'accident par million de kilomètres parcourus moins élevé que la France.

Les défenseurs d'une hausse de la vitesse maximale jugent par conséquent la responsabilisation des conducteurs plus efficace qu'une approche coercitive. Ils avancent pour preuve le fait que nos voisins se montent plutôt prudents sur les routes.


D'autres, en revanche, souhaiteraient une diminution de ce plafond à 110 km/h. Pour les particuliers, personnalités et associations qui adoptent cette approche, l'objectif est écologique. La ministre des Transports est la dernière en date à avoir lancé un appel à cette révision à la baisse. Cependant, la réglementation en cours reste en vigueur.

Le gouvernement marche sur des œufs, car une telle mesure risque d'attiser les tensions auprès de la population. En outre, pour les entreprises concessionnaires d'autoroutes, il serait complexe de justifier des tarifs élevés si la limitation était trop faible. Il faut également tenir compte du potentiel impact du risque accru d'accidents liés à la vitesse sur le coût de l'assurance auto. En hausse constante ces dernières années, cette couverture alourdit un budget voiture déjà significatif dans un contexte de dégradation du pouvoir d'achat des ménages.

Les pratiques des pays européens en matière de limitation de vitesse

Pour guider un choix complexe, les autorités françaises pourraient s'inspirer des autres pays européens, et le moins que l'on puisse dire, c'est que les pratiques sont variées.

Ainsi, les Britanniques ne peuvent pas dépasser 112 km/h sur autoroute (70 MPH), alors qu'en Belgique, il est possible d'aller jusqu'à 120 km/h, et que l'Allemagne accorde une totale liberté à ses citoyens.


Certains États prévoient d'accorder davantage de marge de manœuvre aux automobilistes. À compter du 1er janvier 2024, en République tchèque, les usagers d'une partie du réseau autoroutier pourront augmenter leur allure jusqu'à 150 km/h au lieu de 130 km/h aujourd'hui.

Le gouvernement de Giorgia Meloni en Italie pourrait suivre les traces de celui de Petr Pavel. Le ministre des Transports a annoncé son intention de relever la limitation de vitesse à 150 km/h sur 1500 km de tronçons d'autoroute à travers le pays. Il reste que cette idée vieille de plus de deux décennies de l'autre côté des Alpes n'a jamais été mise en pratique. Affaire à suivre…

A retenir
  • La limitation de vitesse sur les autoroutes françaises (130 km/h) divise entre appels à la hausse et à la baisse.
  • Les partisans d'une hausse mettent en avant la responsabilisation des conducteurs et les exemples de pays avec des limites plus élevées et des taux d'accidents plus bas.
  • Certains appellent à réduire la vitesse à 110 km/h pour des raisons écologiques.
  • La comparaison avec d'autres pays européens montre des pratiques variées, avec des projets de relèvement jusqu'à 150 km/h sur une partie du réseau en République tchèque et en Italie.