Parallèlement à la technologie, les techniques de fraudes évoluent également, y compris celles destinées à abuser des assureurs. Tout récemment, le quotidien britannique The Guardian a rapporté un cas d'escroquerie à l’assurance qui a exploité le montage photo pour obtenir la prise en charge d’un accident fictif.

Fraude à l’assurance : les assureurs anglais font face à l’arnaque au montage photo

Un bond de 300 % des cas de fraudes liés au montage photo

Autrefois réservé à des initiés et aux professionnels du graphisme, le montage photo est désormais plus accessible grâce au développement de l'intelligence artificielle. Certaines personnes mal intentionnées profitent de ces avancées technologiques pour abuser du système d'assurance. Ainsi, un automobiliste d'outre-Manche a tenté d'obtenir une indemnisation de 1 000 euros en envoyant l'image d'un camion accidenté. La vigilance de la compagnie a néanmoins permis de détecter l'anomalie. Au final, il s'est avéré que le fraudeur a pris une photo sur les réseaux sociaux et n'est même pas propriétaire du véhicule détruit numériquement.


Si le cas relaté par le quotidien britannique The Guardian a pu être déjoué, les compagnies d'assurance sont inquiètes face au phénomène.

En un an, Allianz fait ainsi état d'une hausse de 300 % des fraudes et tentatives de fraudes similaires.

Pourtant, de tels agissements sont considérés comme des délits passibles d'une amende de 375 000 euros et jusqu'à 5 ans d'emprisonnement.

De graves conséquences sur le coût de l'assurance auto

Face aux nouveaux types d'escroqueries, les compagnies d'assurance sont obligées de prendre en compte les coûts induits dans le calcul de la sinistralité. Non seulement elles doivent estimer le montant des préjudices potentiels, mais il leur faut mettre en place des dispositifs de détection innovants, qui représentent également une dépense. Il en résulte une augmentation de la facture à payer par les automobilistes, une mauvaise nouvelle dans un contexte d'inflation généralisée.

Paradoxalement, alors que les escrocs usent de l'intelligence artificielle pour concevoir des photomontages toujours plus convaincants, les assureurs s'appuient également sur l'IA pour détecter plus rapidement les abus. L'apprentissage automatique permet notamment de traiter un grand nombre de dossiers dans un délai réduit, à une échelle largement supérieure par rapport à une gestion humaine. Pour maximiser l'efficacité de la démarche, les assureurs doivent travailler en commun pour mutualiser leur capacité d'innovation.

A retenir : 
  • Les fraudes à l'assurance basée sur un photomontage ont augmenté de 300 %.
  • La pratique a un impact négatif sur le coût de l'assurance auto.
  • L'usage de l'IA se développe, aussi bien du côté des escrocs que des assureurs.