
Ça tourne rond chez les assureurs ! Pour répondre au double enjeu de la transition écologique et de la maîtrise des coûts de réparation des sinistres, de plus en plus d'acteurs s'intéressent aux vertus de l'économie circulaire. Illustration faite de l'automobile, où l'utilisation de la pièce de réemploi continue de faire son chemin. Un enjeu majeur. Chaque année en France, un peu plus de 6 millions de véhicules connaissent, pour une raison ou pour une autre, un événement débouchant sur une déclaration de sinistre. Or, les coût de la réparation collision sur l'ensemble du marché de l'assurance ont augmenté de plus de 15 % ces dernières années. Principales contributrices, les pièces automobiles, dont les prix se sont envolés de plus de 20 % en trois ans. Une inflation structurelle qui pousse les assureurs à cherche des solutions. Mi-octobre, le groupe Covéa, qui regroupe les marques Maaf, MMA et GMF, a ainsi lancé la plateforme Carrosiy. Développée en partenariat avec le groupe Faubourg, une entreprise dédiée aux services liés à mobilité, elle va permettre au groupe mutualiste qui assure plus de 11 millions de véhicules en France de mettre à la disposition de son réseau de réparation agréé une plateforme qui concentre, en un lieu unique une offre de plus de 50 millions de pièces plus responsable et plus économique.
Mais l'automobile n'est pas la seule branche de l'assurance à faire bourgeonner du vert. L'économie circulaire commence également à s'installer dans les contrats habitation du marché. En 2024, Crédit Agricole Assurances, filiale et fournisseur des produits distribués par le Crédit Agricole, a mis la réparation reconditionnée des appareils électroménagers et informatiques lors d'un sinistre au menu des ses contrats MRH. Pour délivrer sa promesse, le bancassureur est entré au capital de Murphy, une société experte dans la réparation et le reconditionnement de l'électroménager. L'objectif : proposer un savoir-faire éprouvé à proximité des assurés qui souhaitent s'inscrire dans cette démarche éco-responsable post sinistre. A noter que le choix reste entre les mains de l'assuré : c'est lui qui choisit, au moment du sinistre, s'il souhaite un rééquipement via des biens reconditionnées, de seconde main ou neufs.
Pionnière dans le domaine, la Macif a également musclé son dispositif en mars dernier avec un partenariat passé avec Cyneo, réseau national dédié à l'économie circulaire dans le BTP filiale de Bouygues Construction. « Chaque année, l'assureur intervient sur plus de 500 000 sinistres habitation (incendies, dégâts des eaux, intempéries…). Or, la montée en puissance des événements climatiques accroît la pression sur la disponibilité des matériaux et leur coût », explique la mutuelle. Lors d'un sinistre, les experts mandatés par la Macif, en collaboration avec les professionnels du bâtiment partenaires, pourront identifier les pièces de seconde main appropriées pour chaque intervention. Important : celles-ci devront présenter les mêmes caractéristiques techniques et de sécurité que des matériaux neufs. En prenant le virage de l'économie circulaire et de la seconde main, les assureurs espèrent parvenir à réduire les délais et les coûts de réparation, tout en garantissant la qualité et la durabilité des travaux effectués. Et les assurés semblent prêts à jouer le jeu : selon un sondage OpinionWay réalisé pour la Macif, 61 % d'entre eux se déclarent prêts à utiliser des matériaux de seconde main pour adapter leur logement aux nouveaux enjeux climatiques.